Benbouzid :  »Pas de syndicalisme pour les directeurs d’établissement »

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Lancée depuis plus de trois ans, la réforme introduite dans le système de l’éducation nationale sera évaluée dans un mois, souligne Boubekeur Benbouzid, premier responsable du secteur, en marge de la journée d’étude organisée hier à la bibliothèque El Hamma autour du thème « la prévention des risques majeurs en milieu scolaire ». Une halte, dira-t-il pour faire le bilan des actions menées, de l’état d’avancement de ce grand projet, de ses aboutissants et surtout de ses défaillances. L’évaluation ne sera pas uniquement axée sur les méthodes pédagogiques, mais également et surtout, précise l’orateur, sur la gestion des établissements scolaires. Intransigeant, ce dernier s’est montré très explicite, en rappelant à l’ordre les directeurs et chefs d’établissement à appliquer rigoureusement les lois de la République, faute de quoi, des mesures drastiques seront prises à leur encontre. Finie la pagaille dans le secteur, dira–t-il avant d’ajouter avec fermeté « il est intolérable qu’un directeur ou chef d’établissement scolaire adhère à un mouvement syndical. Je ne veux pas de responsable à double casquette. Celui qui veut s’affilier à n’importe quel mouvement syndical est libre, la loi lui donne le droit mais pas un responsable d’établissement scolaire ». Pour justifier ses propos, il a argumenté que ces derniers n’ont pas le droit du point de vue législatif, d’adhérer à un mouvement syndical du fait qu’ils sont « des commis de l’Etat ». Ce qui les somme, selon lui, d’appliquer la loi. Celle-ci est claire, ajoutera-t-il sur le même ton en ajoutant « le cafouillage : c’est terminé. Des mesures drastiques ont été mises en place dans l’optique de mettre de l’ordre dans la maison, c’est la seule façon qui nous permettra de maîtriser le secteur, sinon je ne suis pas ministre de l’éducation nationale ». Une menace à peine voilée à qui veut l’entendre. Si on se refaire à ses déclarations, la campagne contre les mauvais responsables (proviseurs et directeurs d’écoles) se poursuit dans toute sa rigueur. « Pas de politique partisane à l’école » avertit–il en enchaînant : « il ne faut pas confondre les rôles ». Sur la grève des enseignants annoncée pour le 16 et 17 du mois prochain, le premier responsable du secteur a, laconiquement, souligné qu’aucun préavis n’a été déposé au niveau de son département. “Je n’ai reçu aucun papier » dira-t-il. Et pourtant, les six syndicats ayant décrété cette décision persistent et signent en maintenant leur mot d’ordre de grève malgré les menaces de leur tutelle.

Des chauffages pour faire face au froidSur le projet de la décomposition administrative décidée pour la wilaya d’Alger, le ministre de l’éducation a annoncé officiellement la création de trois directions au niveau de l’académie d’Alger. Elles seront chapeautées par l’inspection générale de l’éducation. Une autre mesure prise par le département de Benbouzid, c’est celle d’obliger les parents à scolariser leur progéniture dès 6 ans, sinon ils seront passibles de poursuites judiciaires. Le ministre a, dans ce sens ajouté que le préscolaire sera généralisé dès 2008. Il a ainsi rappelé les grands chantiers lancés, dont l’achèvement est prévu pour 2009, en matière de renforcement d’infrastructures scolaires. Pas moins de 1000 nouveaux CEM et 480 lycées seront réalisés dans les 4 ans à venir. Mieux encore, Benbouzid dira, outre les mesures de modernisation déployées notamment en matière d’informatisation et de réhabilitation des établissements scolaires, de « gros lycées haut de gamme » seront réalisés dans chaque wilaya. Concernant l’informatisation des écoles, Benbouzid indiquera qu’une enveloppe de 20 milliards de centimes a été dégagée pour la connexion à l’Internet. Une autre sera allouée à l’installation des chauffages et la réhabilitation des écoles en état délabré. Revenant au sujet à l’ordre du jour, le ministre a indiqué qu’il est nécessaire d’inculquer la culture de la prévention contre tout éventuel risque à nos élèves et ce à partir du bas âge. Vaut mieux prévenir que guérir, dira-t-il avant de rappeler qu’un programme de prévention des risques majeurs en milieu scolaire a été mis en place en 1999. Celui-ci avait principalement pour objectif d’introduire dans les programmes scolaires quelques notions sur les phénomènes naturels et les différentes catastrophes dans l’optique d’aider les élèves à acquérir des réflexes pour  » faire face  » grâce à leurs connaissances.

Wassila Ould Hamouda

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