Participation insuffisante de l’Etat

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Assurer un appoint alimentaire à l’enfant scolarisé, lui inculquer les règles d’hygiène et l’initier à la vie en collectivité, telles sont les principales missions dévolues aux cantines scolaires des établissements primaires. Cette restauration gratuite entre dans le cadre de l’action sociale de l‘Etat en direction de l’enfant scolarisé.Cependant, avec un budget de fonctionnement sans commune mesure avec la cherté des denrées alimentaires et les produits d’entretien, les conseils d’administration des collectivités locales auxquelles échoit la charge d’assurer le bon fonctionnement de ces cantines peinent à trouver la formule idoine à même de garantir à l’enfant une ration alimentaire sinon équilibrée, du moins correcte.“Pour rentrer dans nos comptes, nous sommes contraints de limiter la consommation des aliments. C’est à une véritable gymnastique financière qu’il faut s’adonner pour s’en sortir”, soutient sans ambages un inspecteur des cantines.“Cette année, l’allocation journalière par enfant et par repas est relevée à 25 DA”, selon le directeur d’une école primaire. Bien qu’ayant accusé une hausse par rapport aux années précédentes, il parait pour le moins malaisé, avec une participation aussi dérisoire, de garantir l’équilibre diététique et nutritionnel des repas.Quant à l’hygiène dans ces lieux de restauration, elle est tout bonnement mise à mal par le manque d’eau signalé dans nombre de cantines qui font face par ailleurs, à une pénurie à répétition de produits d’entretien.Certains directeurs d’écoles primaires soutiennent que ce sont les établissements scolaires implantés en zone éparse qui pâtissent le plus de ces insuffisances.Dans le fond, il est légitime de s’interroger si ce n’est pas en termes de conformité aux normes que l’équation devrait être posée, quand on en est au manque de qualification du personnel de cuisine et des locaux abritant ces cantines. Tout le monde vous le dira, un cuisinier attitré dans une cantine scolaire est plutôt l’exception que la règle.Dans bien des cas, le préposé à la cuisine affecté par l’APC assure en parallèle l’entretien des classes ou le service de gardiennage selon le besoin.Dans les écoles situées en zones enclavées, les cantines ne sont généralement, que des locaux pédagogiques aménagés et qui ne disposent, par conséquent d’aucune commodité pour remplir cette fonction.Un inspecteur des cantines scolaires nous a fait part de son étonnement de voir l’Etat disposer de tant d’argent et d’en investir si peu dans un créneau aussi important pour l’épanouissement de l’enfant et, partant, pour sa réussite scolaire : “La restauration en milieu scolaire ne doit pas être dissociée de l’acte pédagogique proprement dit. L’avenir de l’enfant en dépend. Cet enjeu ne mérite-t-il pas que l’on s’y investisse davantage ?”, s’interroge-t-il.

Nacer Maouche

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