La Kabylie n’en revient toujours pas

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Le crime commis, samedi soir, à la fin du match JSK-USMA, contre l’attaquant des Vert et Jaune, continue de susciter l’indignation au sein de la population, des officiels et des partis politiques.

En effet, au lendemain du transfert vers Alger de la dépouille d’Ebossé pour le rapatrier vers son pays, le  Cameroun, la population de Tizi-Ouzou était, hier encore sous le choc. Tout le monde parle du joueur défunt, de son parcours à la JSK, de son talent… « Il est mort mais son nom brillera toujours ici à Tizi ! », lance un féru de la JSK, les larmes aux yeux. Son ami, à côté de lui, ne voit guère les choses du même œil : « Le club était la fierté de toute la Kabylie, aujourd’hui, il a perdu son charme. Notre région qui est connue pour son hospitalité ne sera plus considérée de la même manière », regrettera-t-il.  Sur la grande de rue, dans les cafés maures, il n’est question que d’écœurement : « nos enfants ne sont plus en sécurité dans les stades. Il y a à peine quelques mois, le joueur usmiste Laifaoui a subi une agression à l’arme blanche à Saida. Aujourd’hui, un drame a eu lieu à Tizi. Et demain, à qui le tour ? », s’interrogera un citoyen. Il poursuivra : « Les responsables du secteur doivent prendre les mesures nécessaires pour arrêter cette escalade de violence qui sévit dans les différents stades d’Algérie ». Un autre lui emboitera le pas : « Jadis, les matchs de foot étaient des fêtes, des occasions de liesse et de joie. Nous nous régalions de voir les talentueux Fergani, Iboud, Menad et autres Sadmi évoluer sur le terrain. A l’issue du match, gagnants où perdants, les supporters applaudissaient et les joueurs étaient ou récompensés ou réconfortés. Il n’y avait ni insulte ni bagarres. Aujourd’hui, les choses ont changé les joueurs sont hués, les dirigeants et les entraineurs insultés. Où allons-nous avec ces comportements ? ». A la nouvelle ville, plus précisément au niveau du quartier dit La tour, le sujet de discussion est le même. Jeunes et moins jeunes expriment leur indignation. Tous se disent écœurés, consternés et en colère après l’attaque barbare commise contre le buteur de la JSK. « Il était très admiré apprécié et respecté du grand public ! En un an seulement, le désormais défunt joueur de la JSK a gagné la sympathie de tout le monde. Il donnait toujours l’exemple ! », nous diront des citoyens du quartier. Même son de cloche à travers les différents villages de la kabylie profonde, ou l’on fait état de consternation et d’amertume. En somme la région n’en revient toujours pas de ce drame qui l’a secoué. « c’est comme une mauvais rêve qui n’arrive pas à s’effacer », disent en somme les uns et les autre. Un cauchemar, en fait, qui risque de se graver à plus jamais dans la mémoire collective de la contrée. Par ailleurs, puisqu’on y est, il utile de signaler que des responsables politiques n’ont eux non plus pas caché leur consternation.  Farid Bouaziz, le fédéral du parti du Front des Forces Socialistes (FFS) a rendu public un communiqué dans lequel il dénonce énergiquement l’acte de violence de samedi dernier : « le FFS condamne et rejette toute forme de violence », écrit-il dans le dit communiqué. Il ajoute plus loin : « la douleur après cette mort tragique est partagée par l’ensemble des militants du FFS qui s’inclinent devant la mémoire du joueur Ebossé. Ils présentent leurs sincères condoléances à sa famille et compatissent au chagrin de tous ses proches ». Même réaction de la part de M. Mokadem Tayeb (RND), député à l’APN, qui condamne avec fermeté cet acte ignoble qui n’honore guère le sport algérien en général ni la notoriété  de la JSK en particulier : « Ebossé qui aimait tant la JSK pour l’avoir porté en son cœur et accepter de défendre ses couleurs, était respecté et respectable à tout point de vue. Il était aimé par tous les fans de la JSK… ». Pour conclure, le député implore instamment les services de sécurité de la wilaya de Tizi-Ouzou de « faire toute la lumière sur ce lâche acte de violence ».

A.G

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