Retour de l’informel

Partager

Après le ‘’nettoyage’’ des rues et artères des grandes et des petites villes de Kabylie, des marchands vendeurs à la sauvette qui l’encombrent, c’est de nouveau le retour à l’anarchie. Marchands d’oranges et autres fruits, vendeurs de chaussettes et autres colifichets, camionnettes proposant des légumes : ils sont au détour de chaque rue, exposant à même le trottoir ou sur des étals de fortune leur camelote, criant, gesticulant, klaxonnant. Ils gênent la circulation, obligeant les passants à faire des détours ou alors à marcher sur la chaussée. Ils polluent l’environnement, en jetant n’important où leurs déchets. Si beaucoup de gens, notamment les riverains, se plaignent de cette ambiance qui transforme les grandes villes kabyles en souks à ciel ouvert, d’autres y trouvent leur compte, puisque le marché informel, comme on l’appelle, est toujours… à bon marché. Normal, disent les commerçants ‘’légaux’’ : les vendeurs à la sauvette ne payent pas d’impôts et puis ils proposent toujours des produits bas de gamme. Le plus inquiétant, c’est que les produits alimentaires sont de nouveau exposés à même le sol, et dans des conditions de conservation pas du tout réglementaires ; yaourts, fromages, boites de thon, chocolats… Le client moyen, qui n’est préoccupé que par le prix des denrées achète sans se poser de questions… sauf lorsqu’il est évacué à l’hôpital, après une intoxication. Il a suffi que les autorités relâchent leur vigilance pour que les vendeurs du secteur informel reviennent, plus forts que jamais…

S. Aït Larba

Partager