Que de projets à la traîne !

Partager

Parfois, les élus communaux trouvent d’énormes difficultés à faire aboutir les projets de développement de leurs communes.

Hier, un camion de transport de bonbonnes de gaz s’est renversé fort heureusement sans causer de dégâts humains, du côté du village de Tagouba (Tichy). Cet accident n’aurait certainement pas eu lieu, si l’affaissement de terrain qui affecté ce tronçon routier, depuis belle lurette, avait été traité par les autorités compétentes. Selon la déclaration de l’édile communal, à la radio locale, ses services ont transmis une fiche technique pour un traitement de fond de cet affaissement mais celles-ci est restée sans suites. Selon le maire, ce projet ne peut être réalisé sur les modestes fonds de la commune car il nécessite une enveloppe assez conséquente. Et elles sont nombreuses les assemblées communales qui ont présenté des fiches techniques qui sont restées lettres mortes. Outre ces menus projets, plusieurs autres sont au stade de début des travaux et parfois d’étude alors qu’ils ont été inscrits depuis plusieurs années. Il y a moins d’un trimestre, nous faisions état, sur ces mêmes colonnes, des énormes retards enregistrés dans la réalisation de projets structurants au niveau de la wilaya de Béjaïa. Certains ont été entamés alors que d’autres ne le sont toujours pas. Seuls un pont et un carrefour-plan ont été réalisés dans le projet de l’échangeur des 4 chemins. Or, celui-ci est constitué de deux carrefours-plan, de 8 rampes, 4 ponts et des liaisons routières.  Une enveloppe de deux cents milliards de centimes lui est consacrée mais les oppositions et la lenteur des travaux des entreprises réalisatrices lui ont causé plusieurs mois de retard.  Pourtant, une fois mis en service, il mettra fin aux problèmes de circulation au niveau du carrefour des 4 chemins. L’autre projet qui a été confronté dès son inscription, à l’opposition citoyenne est ce mégaprojet de la pénétrante autoroutière devant relier Béjaïa, plus particulièrement son port, à l’autoroute Est-Ouest, jusqu’à la localité d’Ahnif (Bouira). Près d’un millier de milliards de centimes ont été débloqués pour l’indemnisation des propriétaires terriens et le déplacement des différents réseaux. Pourtant, malgré la visite de plusieurs membres du gouvernement et les réunions tenues à cet effet, ce projet n’avance toujours pas. Le réseau routier étant obsolète, un projet de dédoublement de la RN 26, reliant Béjaïa à Alger, a été accordé. Cet accord se limite, pour le moment, à son inscription. L’entame des travaux, ce sera pour une autre fois.  À l’Est de la wilaya, le projet d’évitement de la ville de Kherrata devait être livré en mai de l’année écoulée, or l’opposition d’un propriétaire terrien retardera sa livraison. Cet ouvrage d’art, long de 3 kilomètres, consiste en la réalisation de deux viaducs, de deux tronçons de route en plus d’un échangeur. Provisoirement, sans qu’il ne soit achevé il a été ouvert partiellement à la circulation au début de cet été. Mais ce n’est que du provisoire et, d’ailleurs, les camions ne peuvent emprunter ce chemin poussiéreux. Sa réalisation mettra fin aux nombreux bouchons enregistrés dans cette localité par laquelle transitent les vacanciers des wilayas de l’Est du pays qui veulent rejoindre les villes côtières. Par ailleurs, une enveloppe est réservée à l’aménagement des gorges de la même ville, dans le cadre du projet de dédoublement de la RN09, reliant Béjaïa à Sétif, mais le projet est au stade d’étude. La liste n’est pas exhaustive. Il y a une multitude de causes au retard enregistré dans la réalisation de plusieurs autres projets dans la wilaya de Béjaïa. Il est vrai que l’opposition citoyenne y est pour beaucoup, mais la négligence des autorités compétentes et l’incompétence de certaines entreprises y sont pour quelque chose aussi. Pourtant, il y a une certaine dynamique de développement au niveau de l’entreprise algérienne, ces dernières années. Face à la concurrence étrangère, les entrepreneurs se sont résignés à moderniser leur outil de travail en important de nouveaux équipements. Mais, ils sont, probablement, confrontés au problème de manque de main d’œuvre qualifiée et de matériaux de construction. Tous les facteurs rentrent en compte quand on veut essayer de trouver les causes d’un retard non justifié. Qu’est-ce qui empêche Béjaïa de se développer ? L’opposition citoyenne ? La sous-qualification des entreprises ? La mauvaise volonté des autorités compétentes ? Une chose est sûre, il est urgent de mettre un terme à cela !

A. Gana 

Partager