« Beaucoup reste à faire… »

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« Je suis venu pour une feuille de route ! Donc, mon installation ici à Tizi-Ouzou rentre dans le cadre d’une mission spéciale ». C’est avec ces propos que Dr Mostepha Gaceb, directeur de la santé et de la population (DSP) de la wilaya de Tizi-Ouzou, a répondu à une question qui lui a été posée. 

Néanmoins, ajoute-t-il, « Mon passage à Tizi ne peut être dissocié du dynamisme et de l’activité du ministre  de la Santé. C’est la même démarche ! ». Le DSP dira que M. Boudiaf a apporté du nouveau dans le mode de fonctionnement des hôpitaux : « il a mis en place un système de travail qui a donné aujourd’hui ses fruits ». Celui-ci, souligne le DSP « est constitué de 24 points, dont l’assiduité le respect rigoureux de l’hygiène, l’accueil, la disponibilité l’organisation des briefings et des réunions cycliques ». Le DSP annonce en outre une nouvelle programmation se résumant sur trois plans à savoir l’assainissement de la situation socioprofessionnelle, ouverture des consultations spécialisées au  niveau de chaque direction et le règlement des situations (crédits) vis-à-vis des PCH et PCA. « Une fois que ces trois plans seront mis en œuvre, l’ensemble des lacunes et les préoccupations des travailleurs et des patients seront définitivement résolues », dira-t-il. Le DSP se veut rassurant quant au secteur dans la wilaya de Tizi-Ouzou, mais, dira-t-il, « beaucoup reste à faire. Nous avons hérité d’une situation peu enviable. Après un an, beaucoup de chose ont été améliorées et vous pouvez le vérifier dans plusieurs établissements, notamment ceux de proximité ». En effet, notre interlocuteur souligne l’ouverture de l’EHS cardio-pédiatrique de Draâ Ben Khedda en février dernier après un arrêt qui a duré plus de trois ans : « cet établissement a réalisé d’ailleurs 65 interventions à cœur ouvert », indique-t-il. Un autre hôpital de grande envergure a lui aussi fait face à une myriade d’aléas administratifs et subi un arrêt des travaux durant presque un an. Il s’agit du centre anticancéreux (CAC) sis à proximité de l’EHS cardio-pédiatrique : « cet hôpital, à l’arrêt depuis un an, sombrait dans le marasme et des problème complexes, mais tout est réglé aujourd’hui ». Dr Gaceb n’a pas omis de mettre en relief l’apport du wali de Tizi-Ouzou, M. Abdelkader Bouazghi, qui, dira le DSP, a résolu tous les problèmes auxquels était confronté le projet : « C’est grâce à M. le wali que le projet a pu démarrer », affirmera-t-il. 

« On a hérité d’une situation très peu enviable »

Dans la perspective d’améliorer les prestations de service, le directeur de la santé annonce le démarrage des travaux de deux hôpitaux de grande envergure. Le premier est le nouveau CHU, d’une capacité d’accueil de 500 lits, de Oued Fali, dont la réalisation est assurée par une entreprise sud-coréenne Daewoo E&C/ Heerim architects. Celui-ci sera construit selon les normes internationales et comportera un service néphrologie  et un autre pour mère- enfant. Le second hôpital sera implanté à Ouadhias au sud de la wilaya. Dr Gaceb annonce une visite du ministre de la tutelle très prochaine à la wilaya de Tizi-Ouzou : « Tous ces projets feront l’objet d’une visite du ministre de la Santé très prochainement et ce sera l’occasion de lancer les chantiers de certains », affirme-t-il, avant de préciser que « Parmi les neuf CHU confiés à la réalisation au niveau national, celui de Tizi-Ouzou sera le premier à voir ses travaux démarrer ». Ces deux hôpitaux seront d’un apport considérable pour le secteur dans toute la région : « D’ores et déjà le but assigné à ces nouveaux établissements est de désengorger le CHU Nedir Mohamed qui subit une affluence qui dépasse de loin sa capacité. Ils offriront également des services spécialisés ». Dans ce cadre, Dr Gaceb avance que « la visite du ministre sera l’occasion de l’annonce officielle de 3 nouveaux ambitieux projets. Un hôpital de 120 lits à Bouzeguène, un autre de 60 lits à Timizart et un centre d’hémodialyse à Tigzirt ». Le premier responsable de la santé de la wilaya de Tizi-Ouzou affirme l’ouverture très prochaine, H24, des polycliniques de Tadmaït, Irdjen, Azazga, le service des urgences dentaires de M’Douha et le centre d’hémodialyse d’Azeffoun. Le DSP indique que d’autres suivront dans un proche avenir, comme celle de Tizi N’Tleta, pour laquelle il précisera : « celle-ci nécessite une ambulance pour qu’elle soit opérationnelle 24/24 ». Dans la politique de la tutelle, notre interlocuteur souligne la nouveauté dans le fonctionnement et l’organisation du secteur : « Pour la première fois depuis l’indépendance, la direction de la santé a pu se rapprocher du secteur privé dans le but de s’enquérir de tous les détails et qualités des prestations qu’ils fournissement ». Dans la même optique, précise-t-il « plusieurs cliniques privées, pharmacies… ont été fermées suite au non respect des cahiers des charges ». Le DSP précisera néanmoins que cela n’a pas concerné uniquement le secteur privé puisque des établissements étatiques ont fait aussi l’objet de fermeture, « c’est le cas de la polyclinique de Tigzirt. Elle est actuellement fermée à cause du manque d’hygiène. Les travaux de mise en conformité sont en cours de réalisation… ».

« Je suis venu pour une feuille de route ! »

Le directeur de la santé et de la population de la wilaya de Tizi-Ouzou dit ne pas rester insensible à l’état des lieux de quelques établissements qui nécessitent vraiment une  prise en charge. Il réitèrera ses propos : « On a vraiment hérité d’une situation très peu enviable ». Il dira qu’il fut abasourdi par l’état des lieux de certaines polycliniques et unités de soins à travers la wilaya de Tizi-Ouzou. Il donnera le cas de celle des Ouadhias : « J’ai été choqué de l’état des lieux de cette polyclinique,  lors de ma visite, il y a déjà quelques mois, en compagnie du nouveau directeur de l’EPSP de Ouacifs ». Il dira que, depuis sa prise de fonction, le travail est axé sur les établissements de proximité qui se trouvent dans un état catastrophique. Il dira : « le cas de cette unité est le meilleur exemple à donner pour dévoiler la réalité de ce secteur auparavant. Pourtant, elle assure les soins pour un bassin de population dépassant largement les 150 000 habitants qui viennent de l’extérieur de la daïra de Ouadhias ». Maintenant, les travaux de cette structure ont été repris par l’entreprise. Espérons que le chantier ne sera pas déserté encore une fois ». En effet, dans le cadre de la nouvelle politique du ministère de la Santé menée par Abdelmalek Boudiaf, souligne le DSP, « il nous a été donné des instructions fermes pour que l’hôpital des Ouadhias soit réhabilité en profondeur, dans le but d’améliorer l’accueil et la prise en charge des citoyens. Pour cela nous y avons installé M. Amarkhoudja qui a fait ses preuves à Tlemcen. Nous avons également repris les contacte avec l’entreprise  réalisatrice des travaux, et un terrain d’entente a été trouvé… ». Sur un autre registre, le Dr Taibi, directeur de l’EPSP de Draâ Ben Khedda soulignera, quant à lui, qu’une nette amélioration a été enregistrée concernant le volet vaccination et produits médicamenteux. Il dira que plus de 500 vaccinations sont réalisés quotidiennement uniquement au chef-lieu de wilaya : « la polyclinique de la nouvelle ville, elle seule, réalise plus de 300 vaccinations par jour. Celle de M’Douha 200 et celle d’Annar Amalal effectue pas moins de 100 par jour ». Pour les médicaments, Dr Taibi indique que sa direction, à l’instar de toutes les directions, est approvisionnée en médicaments et détergents… avec les quantités nécessaires. « Actuellement, je peux vous affirmer, en ma qualité de DSP, qu’en une année, les vaccins sont disponibles et s’il y a pénurie, c’est dû à la défaillance du personnel, ni plus ni moins », clamera-t-il.

 Le cas de la clinique Sbihi 

Abordant le cas de la mort d’une parturiente, il y a quelques jours à la clinique de S’Bihi Tassadit de Tizi-Ouzou, le DSP dira : « la clinique est souvent submergée de patientes et le personnel travaille souvent sous pression ! ». Il s’interrogera : « Comment peut-on gérer une demande qui est supérieure à l’offre ? ». La structure en question dispose de 72 lits. 24 actes chirurgicaux sont effectués quotidiennement. Pour la direction de la santé le problème aurait pu être réglé notamment avec les mesures prise ces derniers temps. Le DSP note l’ouverture d’un service de gynéco obstétrique à Boghni, un service d’accouchement à M’Douha ainsi la convention signée avec les privés (gynécologues) d’Azazga (3) et Azeffoun (2) : « Ces dispositifs ont donné leurs fruits. 150 accouchement par césariennes réalisés en deux mois à Boghni, 16 accouchements normaux  réalisés aussi à M’Douha quotidiennement et les gardes qui sont assurées à Azazga et Azeffoun… tout ce nombre a joué un rôle primordial et a réduit la pression sur S’Bihi ». Néanmoins, Dr Gaceb indexera les autres DSP des wilayas limitrophes et les invite à jouer le jeu pour mettre un terme à cette ruée vers la clinique de S’Bihi Tassadit. Il donnera l’exemple de Boumerdès : « pas moins de 1 500 évacuations ont été enregistrées et Bouira a évacué elle 250 parturientes… ». 

M.Z

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