Grand désarroi des oléiculteurs

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La saison estivale 2014 est l’une des plus catastrophiques de ces dernières années. En effet, pas moins de trois incendies ont été enregistrés, ces deux derniers mois, au village Tafoughalt, dans la commune d’Aït Yahia Moussa. Même si l’été tire à sa fin, les oléiculteurs ne sont pas encore prêts d’oublier ces feux de forêts qui ont ravagé non seulement une grande partie du couvert végétal, mais aussi leurs oliveraies. « On ne sait pas comment des feux démarrent dans des forêts pourtant loin du village. Y a-t-il des personnes qui le font volontairement? », s’interrogera cet habitant du quartier Ihmitouchène qui a perdu plus deux cents oliviers dans son champ situé au lieudit Laâzali. Selon les oléiculteurs touchés par ces sinistres, pas moins d’un millier d’arbres fruitiers, notamment des oliviers, ont été décimés par les flammes. « Nos oliveraies ont été ravagées par les flammes car il n’y a pas de pistes qui faciliterait le passage des engins des sapeurs pompier. Pourtant, les endroits touchés pourront être accessibles s’il y avait des pistes. Même celle réalisée du côté d’Ihamouthène vers Idjvarathène, faisant une ceinture de protection, n’a pas été bien faite. Il fallait programmer ce genre d’opérations dans les lieux où il y a des oliveraies. La piste réalisée dans les quartiers suscités n’est qu’une piste de désenclavement. Nous demandons des pistes agricoles qui nous permettront non seulement d’exploiter nos champs, mais aussi qui faciliteront le passage des engins de la protection civile et des forestiers en cas d’incendie », jugera de son côté un autre oléiculteur. Maintenant, l’heure est aux démarches à suivre pour d’éventuelles indemnisations. « Nous tenterons de saisir la subdivision agricole de Tizi-Gheniff à ce sujet. Je me demande pourquoi les autres fellahs sont toujours indemnisés en cas de catastrophe et pas les oléiculteurs », dira de son côté un autre oléiculteur qui, avec d’autres, se concerte pour mener une telle action. Mais, à entendre certaines sources à ce sujet, les indemnisations ne sont pas prévues car la plupart des oléiculteurs n’assurent pas leurs oliviers. Tout de même, tout comme l’année 2012 quand des centaines d’arbres ont été touchés par la neige, il y a eu un apport de l’Etat concernant la replantation des oliviers décimés. « On va peut être nous donner de jeunes plants, mais il faudra attendre des années pour récolter leurs fruits. Et pendant ce temps, qu’allons-nous faire? » s’interrogera un autre intervenant. Voyant tous ces oliviers ravagés par les flammes, il faudra s’attendre à une récolte oléicole des plus compromises et une hausse du prix de l’huile d’olive qui, déjà a atteint les sept cents dinars le litre, dans certains villages de la commune.

A. O.

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