Une fillette de 11 ans échappe à une tentative de kidnapping

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Le phénomène des kidnappings en Algérie et plus particulièrement en Kabylie n'en finit malheureusement pas d'alimenter l'actualité. Aussi bien à Béjaïa, Tizi-Ouzou ou à Bouira, les familles vivent la peur au ventre! La wilaya de Bouira était, jusqu'à avant-hier lundi, relativement épargnée par la psychose engendrée par ces actes d'une ignominie innommable. Mais, il semble bien que les rapts, notamment des enfants, ne connaissent pas de frontières. Ainsi, dans la commune de Sour El-Ghozlane, à une quarantaine de kilomètres au sud du chef-lieu de la wilaya, le pire a été évité de justesse.

En effet, une fillette de onze ans a failli être kidnappée, dans la matinée d’avant-hier, lundi, à la cité des 500 logements du centre-ville de Sour El-Ghozlane. Selon des témoins proches de la famille de l’enfant, cette dernière est scolarisée à l’école située en face de l’immeuble où habitent ses grands-parents et chez lesquels elle se rend habituellement. Ce jour-là vers 8h du matin, nous racontent ces mêmes témoins, la fillette qui allait regagner l’école comme à l’accoutumée, sera interceptée, à quelque mètres de l’immeuble, par une femme (en voile intégral), accompagnée d’un autre individu (barbu et portant un qamis islamic), et qui lui demanderont de monter avec eux dans leur voiture, une Seat Ibiza de couleur blanche. Effrayée, l’enfant poussera des cris, ce qui alertera sa tante qui la surveillait du balcon. Celle-ci descendra alors et ira au secours de sa nièce. Les auteurs de cet acte prendront aussitôt la fuite avant que les riverains arrivent en foule après avoir été alarmés par les cris perçants de l’enfant. Si cette écolière s’est défendue d’une manière ou d’une autre, se rappelant les instructions de sa famille celles de ne jamais parler aux étrangers et de crier en cas de danger, qu’en est-il pour les autres enfants sans défense et également menacés ? En tout état de cause, la ville de Sour El-Ghozlane est devenue, depuis quelques mois, un véritable fief des délinquants. Vols, agressions, trafic de drogue, prostitution, voilà ce qui meuble le quotidien des habitants et auquel vient s’ajouter ce nouveau phénomène… le kidnapping des enfants. Alertés par les parents de la fillette, les services de sécurité de la localité de Sour El-Ghozlane ont déclenché une enquête pour identifier dans les plus brefs délais les auteurs de ce rapt, fort heureusement avorté. Par ailleurs, il y a lieu de signaler que les services de sécurité au niveau de la wilaya, redoublement d’efforts afin de lutter efficacement contre ce phénomène des plus inquiétants. Ainsi, au mois d’août dernier, les services de la gendarmerie relevant de la commune de Haïzer, à une dizaine de kilomètres à l’Est du chef-lieu de la wilaya de Bouira, avaient procédé à l’arrestation d’un réseau de malfaiteurs, composé de neuf personnes spécialisées dans les affaires d’escroquerie et surtout de kidnapping. A titre indicatif, la wilaya de Tizi-Ouzou détient, dans ce registre, un triste palmarès. Ainsi, elle est classée première à l’échelle nationale en matière de kidnappings et autres tentatives de rapts. En effet et depuis le début de l’année en cours, pas moins de 80 actes d’enlèvements ont été signalés dans cette wilaya. Le chiffre n’est pas exhaustif, mais il fait froid dans le dos. Avec ce nombre, la wilaya de Tizi-Ouzou est classée à la première place quant aux rapts à l’échelle nationale. Depuis 2004, hommes d’affaires, industriels, entrepreneurs, commerçants et dans les meilleurs des cas, des membres de leur famille, sont la cible privilégiée de groupes spécialisés dans les enlèvements. Ces rapts sont généralement suivis de fortes rançons. Dans tous les cas de figure, la problématique des rapts en Kabylie se pose avec acuité sans que personne ne puisse y trouver une solution pérenne. C’est là un sujet qui a fait et continue de faire couler beaucoup d’encre, depuis le Printemps noir qui a vu certaines brigades de gendarmerie quitter la région suite à la pression revendicative du Mouvement citoyen de l’époque. Plus d’une dizaine d’années après, les données ont changé. Il y a même des citoyens qui en appellent au retour des gendarmes au vu du climat d’insécurité qui règne dans certaines zones. Cette dangereuse et inquiétante recrudescence des enlèvements devrait pousser les autorités concernées à revoir leur stratégie en la matière, en renforçant la sécurité autour des zones et villages reculés.

Oussama K.

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