à l’initiative d’un groupe de jeunes et dans le but de briser la peur et la psychose qui se sont emparées des citoyens d’Ighzer Iwakuren durant la décennie rouge, un grand gala regroupant plusieurs chanteurs professionnels ou amateurs, des poètes et autres animateurs intervenant dans le domaine culturel dans ce village, a été organisé dans la soirée de samedi dernier, au grand bonheur des habitants de cette localité. Une fête qui a drainé des centaines de citoyens qui ont répondu à l’invitation de ces jeunes bénévoles qui n’ont lésiné sur aucun effort pour faire de cette rencontre un mémorable évènement en ce village ancestral et chasser les souvenirs de la terreur provoquée par les hordes terroristes qui écumaient par le passé cette région de haute montagne obligeant les citoyens du Aârch Iwakuren à quitter leurs deux villages, à savoir Ighzer et Thadarth Lejdid. En arrivant sur les lieux aux environs de 17h, la place publique, appelée communément Thajmaât, grouillait déjà de monde et où les jeunes s’affairaient à l’installation de la sonorisation sur l’esplanade de la fontaine publique à l’entrée du village transformé pour la circonstance, en orchestre où étaient déposés les instruments de musique de chaque chanteur devant une forêt de micros. Et c’est aux environs de 19h que le coup d’envoi a été donné par le chanteur, organisateur et aussi membre actif de l’association « Tizimit », Terrache Tayeb en l’occurrence, suivi de deux autres chanteurs professionnels, Ouchen Hamid et Allaoua Hamza. Les femmes d’un côté et les hommes de l’autre, tous ont créé une animation particulière dans ces contrées longtemps abandonnées, créant un décors féerique au milieu de l’un des plus beaux panorama de la région grâce aux chapelets de guirlandes multicolores artistiquement installées agrémentées par des fusées, fumigènes, pétards et des youyous qui crevaient les ténèbres. La fête s’est poursuivie jusqu’au petit matin. Abordés, les organisateurs de ce gala ont affirmé que « le moment a été bien choisi car, il coïncide avec la récolte des figues ce qui a rassuré les villageois et leur a permis de profiter de cette récolte abandonnée aux animaux sauvages durant plus d’une décennie et ils comptent rééditer ce genre de rencontre à l’arrivée de chaque récolte pour vaincre définitivement la peur et encourager les villageois, encore hésitants, à reprendre l’exploitation de leur vergers ». Pour rappel, les deux villages Ighzer et Thadarth Lejdid du Aârch Iwakuren situés en haute montagne sur les flancs Sud-Est du Lalla Khedidja, à 20km au nord du chef-lieu de Saharidj, qui servaient de refuges aux maquisards, étaient les premiers villages rasés par les forces coloniales en 1957.
Oulaid Soualah
