Un plan Marshall pour requinquer la capitale

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Pour redonner à la capitale l’image d’une ville moderne et accueillante, un mini conseil du gouvernement, présidé par Abdelmalek Sellal, s’est tenu, avant-hier, au siège de la wilaya d’Alger.

Cette réunion d’urgence dédiée à la capitale et assimilée à un véritable conclave, se voulait comme un début pour requinquer la capitale et la hisser au rang des capitales méditerranéennes. Le logement, les routes, l’éclairage public, la vie nocturne, le vieux bâti, avec un chapitre consacré exclusivement à la Casbah, à côté de l’ensemble des points noirs qui donnent à Alger l’image d’une ville repoussante et désagréable, devraient être, selon le Premier ministre, urgemment « éradiqués puisque les moyens existent et la volonté politique est déterminante à ce sujet ». À partir de là force est d’admettre que le vaste chantier que veut engager Sellal et son équipe même s’il s’annonce très difficile, tant « Alger présente tous les inconvénients d’une capitale mais presque aucun des avantages », aboutira vers l’embellissement de la ville de Sidi Abderrahmane et la préservation de son cachet historique  tant la ville est millénaire et jouit de son statut historique et prépondérant dans le bassin méditerranéen. Et pour mieux cerner les contour, des raisons qui ont amené la capitale à être classée parmi les villes où la qualité de vie est loin de répondre au minimum, il a été décidé dans un premier temps, de poursuivre les opérations de recasement (des familles issues des sites précaires) et de distribuer tous les logements disponibles à Alger avant le 31 décembre 2014. Quant à la question lancinante de redorer le blason de la capitale, la création, dans les plus brefs délais, d’une entreprise publique économique avec comme mission d’exécuter le plan d’embellissement de la capitale, est l’une des recommandations faites au wali Abdelkader Zoukh, en sa qualité de premier responsable de l’ex-Alger la blanche. La vie nocturne à Alger, est également l’une des urgences sur laquelle s’est penché le mini conseil du gouvernement et qui s’est soldé sur l’urgence pour la capitale de vivre la nuit comme cela se fait partout ailleurs. C’est pourquoi la mise en place d’un groupe de travail avec comme mission de trouver une solution à la réouverture des magasins fermés et situés dans les principaux boulevards de la capitale, et les voies et moyens de permettre aux Algérois de sortir tranquillement le soir. Et pour y arriver, l’aspect sécuritaire est une condition incontournable. Raison pour laquelle, cette réunion du gouvernement élargie aux autorités locales, a abouti, à ce sujet, à une série de recommandations, notamment celle qui insiste sur la « refondation » de la police communale qui sera mise sous l’autorité du président de l’APC. Le vieux bâti, un des points noirs dont souffre la capitale, a eu sa part du gâteau, en ce sens qu’il a été décidé la création d’entreprises ou d’organismes chargés de la réhabilitation du vieux bâti et de l’entretien des cimetières au niveau de la wilaya, à côté d’autres mesures qui tendent toutes vers un changement radical. Car, il faut le dire, il ne fait pas bon de vivre à Alger. Après avoir été surnommée « Alger la blanche », « El Assima » est loin de refléter la  vitrine d’un pays qui avance et qui se développe. Absence d’hygiène, l’anarchie urbaine, le manque de civisme de certains habitants et l’absence flagrante de l’autorité de l’Etat en matière des droits et devoirs des autochtones, sont autant d’indices qui ont amené les plus hautes autorités de l’Etat à prendre le taureau par les cornes pour faire d’Alger, une ville moderne, agréable et accueillante. Un vaste chantier pour le gouvernement Sellal tant les écarts sont énormes eu égard aux autres capitales du bassin méditerranéen.

Ferhat Zafane

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