«800 à 850 intervenants dans l’informel encore en activité»

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Le directeur du commerce de Tizi-Ouzou, M. Dghmane Okacha, nous a présenté le bilan détaillé de la période allant du 1er janvier au 31 août 2014 ainsi qu’un point de situation sur le marché informel dans la wilaya.

La Dépêche de Kabylie : Combien d’interventions vos agents de contrôle de la qualité et de la répression des fraudes ont-ils opérées ?

M. Doghmane Okacha : Au 31 août dernier, les services de la direction du commerce de la wilaya de Tizi-Ouzou ont enregistré quelques 18 000 interventions, toutes activités commerciales confondues. Près de 7 700 interventions dans le contrôle des pratiques commerciales et presque 10 000 pour celui de la qualité et de la répression des fraudes. Sur ces interventions, nous avons pu dresser 2 639 procès verbaux pour différentes infractions commises, et 360 fermetures ont été exécutées à travers tout le territoire de la wilaya. Il est à signaler que la quantité de produits saisie approchait les 30 tonnes de différents produits au 31/08/2014.

Quels sont les produits incriminés ?

Il s’agit notamment de fromage, de poulet, de semoule et plusieurs autres produits alimentaires. La valeur de cette saisie est de presque 03 milliards de centimes. Quant au montant de défaut de facturation, il est de près de 10 milliards de centimes, enregistré durant la période considérée.

 

Et en ce qui concerne les intoxications alimentaires ?

Pour ce qui est des intoxications alimentaires, nous avons enregistré 161 cas, le double de ceux enregistrés à la même période de l’année dernière. Il est à noter que la majorité de ces intoxications sont survenues durant des fêtes familiales. Nous avons enregistré deux cas au niveau des commerces : une pizza et un gâteau achetés et gardés plusieurs heures avant d’être consommés. Nous avons procédé à un contrôle très rigoureux des deux commerces concernés (le fast-food et le pâtissier) et aucune anomalie n’y a été décelée sur le plan hygiène et salubrité. C’était donc lors du transport de ces produits que le problème est survenu.

Qu’avez vous entrepris pour lutter contre les intoxications ?

Durant toute cette période, nous avons initié des opérations de sensibilisation au niveau des écoles, des salles des fêtes et au niveau des cantines scolaires et universitaires. J’envisage de proposer au ministère de tutelle d’établir un arrêté ou une résolution pour rendre obligatoire la déclaration de toute organisation de festivités, qu’il s’agisse de mariage, circoncision, waâda, quarante jours ou autres. Quant à celles organisées hors cadre commercial, c’est-à-dire hors des salles des fêtes, au niveau des domiciles, les agents du bureau d’hygiène communal proposeront une assistance technique gratuite, mais pour l’heure ça reste au stade de proposition.

 

Quelles sont selon vous les raisons de ces intoxications ?

Les raisons majeures de ces intoxications alimentaires c’est la rupture de la chaîne du froid et la mauvaise conservation des repats à domicile. Nous avons enregistré deux cas : un à Ouacifs et l’autre à Tirmitine. Un gâteau d’anniversaire acheté à Ouacifs  et acheminé dans l’un des villages de la localité durant une période de forte chaleur, une pizza acheté à Draâ Ben Khedda et acheminée à Tirmitine pour être consommée à 23h00. Pratiquement toutes les intoxications sont dues à la rupture de la chaîne de froid. Rien que pour cette semaine, nous avons saisi 7 quintaux de produits impropres à la consommation : 05 quintaux de fromage et 02 quintaux de poulet en provenance de Boumerdès. Rien que par le réseau routier de Tadmaït, transitent 80% des produits que consomme la wilaya de Tizi-Ouzou. J’insiste sur le fait que la rupture de la chaîne du froid constitue la principale cause des intoxications alimentaires.

Et pour ce qui est du commerce informel ?

Il faut savoir que la wilaya de Tizi-Ouzou est pionnière en matière d’éradication du commerce informel, depuis le mois de juin 2010. Si nous nous comparons aux autres wilayas limitrophes, nous sommes mieux organisés, grâce aux mesures entreprises par M. le wali depuis le mois de juin 2011 et au suivi de l’opération. A l’époque, nous avions recensé 62 points de commerce informel. Nous avons totalisé plus de 1 600 intervenants qui activent dans l’informel au mois de juin 2013.

Quelles sont les communes touchées par ces points de commerce informel ?

Le phénomène est constaté dans 27 communes sur les 67 que compte toute la wilaya. Le problème est moindre dans les grands centres urbains. Nous avons redéployé (caser) quelques 800 activistes dans l’informel à travers toutes les communes, il nous reste quelques 800 à 850 intervenants qui sont toujours éparpillés.  Nous somme déjà à 1040 locaux pour jeunes chômeurs déjà distribués sur tout le territoire de la wilaya. Pour ce qui du programme dit « Batimetal » ou marché de proximité la wilaya de Tizi-Ouzou a bénéficié de 11 marchés et 500 box. Pour ces 11 marchés,  08 sont pratiquement achevés et vont générer quelques 450 locaux que nous allons redéployer pour les 800 activistes restant. Après réception de tous ces projets locaux et box, les intervenants dans le cadre du commerce informel seront recasés dans leur quasi totalité.

Il n’en demeure pas moins qu’il ya beaucoup d’activistes dans le commerce informel notamment sur les rebords des routes !

Effectivement, nous avons constaté du commerce informel sur la double voie qui mène vers Azazga et Tamda. Des camions sur les bords de la route. C’est la responsabilité de tous les partenaires qui figurent dans l’arrêté portant l’interdiction de vendre sur la voie publique. Ce n’est pas seulement l’affaire du commerce.

Avez-vous réceptionné de nouveaux projets ?

Le marché couvert de 40 box à Tadmaït est réceptionné. Ceux de Tizi-Ghenif et Freha le seront incessamment. Dans les 15 jours à venir nous allons réceptionner 05 sur 08 marchés et démarrer les travaux pour 03 sur 11 marchés restants, à savoir ceux d’Aït Toudart et Yakouren. Dans les 15 jours à venir, nous allons également démarrer les travaux à Aït Yahia, si l’assiette choisie s’y prête.

Propos recueillis

par Karima Talis

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