Une dizaine d'habitants de la ville de Sour El-Ghozlane, à 60 km au sud du chef-lieu de la wilaya de Bouira, se sont regroupés, dans la matinée d’avant-hier, jeudi, devant le bloc administratifde l’EPH des «Frères Saadi» de la même localité, pour protester contre « la dégradation de ses services ».
Les contestataires réclament également l’affectation de médecins spécialistes, en gynécologie notamment, vu le nombre important d’évacuation vers les maternités d’autres établissements, qui sont effectuées quotidiennement à partir de cet établissement. Le décès d’une jeune mère lors de son évacuation vers le CHU de Tizi-Ouzou, mercredi dernier, a suscité l’ire des contestataires. Pendant quelques heures, ils ont manifesté leur mécontentement sur la prise en charge des malades qu’ils jugent insuffisante, mettant l’accent sur le manque flagrant de médecins spécialistes au niveau de cet établissement. « L’hôpital de Sour El-Ghozlane ne traite plus, ou presque, aucun patient. Le personnel médical fait ses lois en imposant des évacuations vers d’autres établissements. Et à chaque fois on nous évoque l’absence des médecins. Plusieurs décès ont été signalés, ces derniers mois, au cours de ces évacuations. Mercredi dernier, une femme enceinte a été évacuée au CHU de Tizi-Ouzou pour accouchement. La malheureuse n’a pas pu supporter le trajet et décède quelques minutes après son départ ! », se désole l’un des contestataires. D’après notre interlocuteur, la maternité de l’hôpital ne dispose que d’un seul médecin gynécologue, qui n’assure la permanence qu’une journée par semaine. « Nous réclamons l’intervention urgente des responsables de la DSP de Bouira pour l’affectation d’au moins cinq médecins gynécologues, qui pourront garantir le bon fonctionnement au moins du service de la maternité et ce, afin d’éviter d’éventuels transferts vers d’autres établissements. Une femme enceinte ne pourra jamais supporter un trajet en ambulance de plus de 170 km jusqu’à Tizi-Ouzou !», ont-ils fait remarqué. Certains des représentants locaux, organisés dans le cadre du mouvement associatif, ont fait circuler une pétition, adressée aux responsables du secteur où ils dénoncent, entre autres, « la mauvaise gestion au niveau des différents services, l’indifférence des responsables concernés ». En colère, les habitants n’ont été calmés qu’après l’arrivée des responsables concernés, lesquels auraient promis de prendre en considérations leurs doléances et améliorer la gestion de ce secteur.
O. K.