Natif de Felden, dans la commune de Chellata, le jeune chanteur d’expression kabyle Lyès Loualia revient dans cet entretien sur son nouvel album, sorti le 20 août dernier et intitulé « Assirem ».
La Dépêche de Kabylie : Votre troisième album est dans les bacs, pouvez-vous nous en parler ?
Lyès Loualia : Cet album est composé de 10 chansons. Chaque chanson parle, en fait, d’un espoir. D’où le titre ‘’Assirem’’. Beaucoup de sujets où l’espoir doit avoir place ont été abordés. On y trouve les titres : ‘’Txilem’’, ‘’Ezi Dewar’’, ‘’L’vavur’’, ‘’Awid Awid’’, ‘’Hniyi a Yuliw’’, ‘’Aneft-as’’, ‘’Lahvav’’, ‘’Dunith’’ et ‘’El Maktub’’. Tous parlent d’espoir. J’ai fait l’enregistrement à Tizi-Ouzou, au Studio La Rose, en collaboration avec Bouzid Ouhemou et des duos avec Djidji et Tahar Anza. Je travaille d’arrache-pied depuis 2013 pour la préparation de cet album.
Loualia Boussaad est un chanteur très apprécié. Quelle relation entretenez-vousavec lui ?
Depuis que j’étais au primaire, je faisais partie de la chorale. Je faisais également du théâtre au C.EM et au lycée. Et puis, je commençai à rédiger une pièce théâtrale intitulée « Agrud Azemni » qui a eu un grand succès. La pièce a été même présentée à la Grèce. Concernant le chant, j’avais vraiment de la chance d’avoir Loualia Boussaad comme oncle. J’ai eu du soutien et des encouragements de sa part. Il m’a appris mes premières notions de la musique folklorique kabyle et je suis très reconnaissant envers ce grand chanteur qui demeure l’un des piliers de la chanson kabyle. D’ailleurs, j’ai collaboré avec lui en duo en interprétant une chanson sur les coutumes ancestrales.
Que pensez-vous du sort des artistes actuellement et quel rôle joue l’ONDA ?
La question de l’ONDA (Office National des Droits d’Auteurs) est un peu compliquée. A l’époque où l’édition du produit était en cassette, le piratage n’existait pas et les artistes vivaient de leur art. De nos jours, et avec l’émergence des nouvelles technologies, notamment les sites de téléchargement des chansons, le piratage est maitre du jeu ! Donc, inscrire le produit au niveau de l’ONDA ou pas, le CD sera piraté. Dès que le produit sort, vous le retrouvez dans les cybercafés sans contrôle. Cela freine la rentabilité du produit. Toutefois, l’Office nous rembourse un tant soit peu, mais l’artiste est très lésé. Il faut que les gens respectent le travail de l’artiste.
Vous vous identifiez à quel registre de musique ?
J’ai appris la musique, depuis mon jeune âge, à travers le folklore, notamment avec le groupe « Idurar ». Avec le temps, je me suis également intéressé au style Chaabi, en m’inspirant de Youcef Abdjaoui, Lani Rabah, Kamel Rayeh, Karim et d’autres grands chanteurs. J’ai un penchant également pour le style oriental.
L’on constate que la chanson rythmique a pris le pas sur la chanson à texte. Qu’enpensez-vous ?
La chanson kabyle est variée. On aime l’écouter dans différents endroits et différentes circonstances. Mais depuis quelques temps, l’adjectif ‘’commerciale’’ lui est attribué. C’est même devenu indispensable pour tout artiste d’avoir au moins un titre qui marche pendant la saison estivale. Même les producteurs et éditeurs exigent du rythmé. Néanmoins, cela ne signifie en aucun cas que la chanson à texte est mise au rebus. La chanson kabyle gardera toujours sa poésie et son rôle éducateur.
Entretien réalisé par
Menad Chalal

