Le sachet en plastique, notamment de couleur noire, a fait couler beaucoup d’encre quant à son éradication du paysage commercial. Mais il est toujours là ! Difficile de convaincre les fabricants de ne plus en produire.
Les pouvoirs publics semblent être dépassés par la « popularité » dudit produit. Échoppes, supérettes et épiceries continuent de l’utiliser, malgré son interdiction. Il est en effet des plus néfastes pour l’environnement étant non biodégradable, nécessitant plus de trois siècles pour se désagréger dans la nature, avec tout ce que cela entraîne comme contamination des sols. En outre, ce petit sachet de quelques grammes n’en finit pas d’enlaidir cités, bourgs et maquis. Il s’accroche à tout. Sur terre ferme ou dans les océans, le constat est plus qu’alarmant. Plus de 80 % de la pollution que subissent les mers provient des activités humaines. Et ces sacs plastiques, comme des tonnes d’autres déchets en tous genres, finissent leurs périples, dans les mers. Ils occasionnent des dommages irréversibles à la vie aquatique. Le plastique, notamment, se retrouve jusque dans les estomacs des poissons, des baleines, otaries et autres dauphins. Tout l’écosystème est agressé. Les activités de l’Homme infligent un lourd tribut à Dame nature, d’autant plus que les pollueurs continuent leur massacre dans l’impunité la plus totale. Si l’on revient à ce petit, mais redoutable, agent pollueur qu’est le sachet noir, l’on constate qu’il est présent dans les moindres recoins de la planète, menant la vie dure aux écologistes. Des petites fabriques, souvent informelles, continuent d’écouler ce produit indésirable sans être inquiétés par les agents de la répression des fraudes et autres organismes, censés veiller sur la santé du consommateur. Contourner la loi interdisant la fabrication et la commercialisation des sachets noirs, des fabricants sans scrupules ont trouvé la parade de mettre sur le marché une palette chromatique, proposant des couleurs à volonté. Qu’il soit jaune, blanc, rose, bleu…la couleur ne renseigne guère sur le niveau de toxicité dudit produit, et encore moins sur les ingrédients ayant servi à le produire. La mise à disposition des consommateurs d’un emballage conventionnel et respectueux de l’environnement est du ressort des autorités publiques qui doivent veiller au grain. Il est révolu le temps où régnaient le panier de jonc tressé et autres couffins de nattes de roseau, de doum… portant allégrement des denrées alimentaires et autres victuailles. Des produits nobles et écolos, faisant les beaux jours des artisans locaux, notamment ceux des Ath Waghlis. Cette tribu conserve jalousement un artisanat propre à la région, la fabrication d’objets artisanaux en doum. Chapeaux, couffins, tapis…sont confectionnés par des mains de maîtres, souvent des femmes, et dont personne ne peut s’en passer. Le village Ayaten, relevant de la commune de Souk-Oufella est connu pour être l’un des pionniers dans l’art de la confection de contenants en doum (usran) qui lui ont valu une notoriété au-delà des frontières. Le retour à l’utilisation de ces paniers d’antan serait une belle et bonne alternative à l’encombrant emballage qu’est le sachet en plastique, qui continue toujours de séduire les citoyens. La persistance des fabricants de ce type de sachet, écoulant sans vergogne leur produit à travers le territoire national, au grand dam du consommateur algérien. Les pouvoirs publics sont appelés à réagir vite et à mettre le holà aux multiples violations des droits du consommateur et de l’environnement.
Bachir Djaider