Un joyau en péril !

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La forêt d’Akfadou représente l’une des plus importantes de l’Afrique du Nord, s’étalant sur une superficie de plus de 16 000 hectares, et touchant du fait deux wilayas, en l’occurrence, Béjaïa et Tizi-Ouzou.

Le massif de l’Akfadou est situé dans l’Atlas Tellien à quelque 150 km à l’est d’Alger et 20 km du littoral méditerranéen. Il représente 25 % des forêts de feuillus d’Algérie qui s’étage à 1646 m d’altitude. La faune et la flore ornent majestueusement le manteau de cette belle forêt. La richesse floristique n’est pas négligeable, car le couvert végétal, d’origine naturelle ou artificielle est estimé à 60 %, alors que la surface boisée représente 87,9 % de la surface totale. On dénombre 484 espèces et sous-espèces végétales, représentant 16,50 % de la flore du nord de l’Algérie. 171 espèces de plantes médicinales et 59 espèces de mousse sont répertoriées. Akfadou se classe juste derrière le Djurdjura qui en représente 39 %. Quant à l’aspect faunistique, on dénombre 16 espèces de mammifères dont 10 sont protégées par la loi (le singe magot) et 81 espèces d’oiseaux représentant 27 familles. En dépit de l’ensemble des atouts et richesses dont regorge la forêt d’Akfadou, celle-ci fait l’objet d’une totale destruction et déliquescence, et ce, au su et au vu des autorités concernées. Il est grand temps que les pouvoirs publics, ainsi que la population locale y accordent plus d’intérêt et apportent un regard consciencieux afin de protéger cette forêt paradisiaque et enchanteresse. Les incendies à répétition, la sécheresse, la pollution, les coupes illicites et irréfléchies sonnent le glas d’une forêt longtemps, admirée et divinisée. C’est un véritable cri d’alarme que poussent les écologistes, car un danger imminent guette ce massif montagneux. Des coupes illicites de jeunes plants souvent destinés au secteur du bâtiment (étais ou pieds-droits) ou comme bois de chauffage s’opèrent quotidiennement. À ce rythme, le poumon du versant sud du Djurdjura est en voie d’étouffement, et si rien n’est entrepris par les pouvoirs publics pour mieux la protéger, elle se réduira en une sorte de liséré ou languette. Chaque année, des centaines d’hectares sont consumés par des incendies ravageurs, rompant ainsi l’équilibre du biotope. Des dizaines d’espèces animales ou végétales sont menacées de disparition de ce milieu naturel au panorama pittoresque. Selon la FAO, environ 13 millions d’hectares de forêts disparaissent annuellement sur terre. C’est l’équivalent de la surface de l’Angleterre, soit un terrain de football toutes les quinze secondes. « Les pouvoirs publics sont appelés à redoubler d’efforts pour mieux appréhender, ces spoliateurs sans vergogne qui, par leurs pratiques irréfléchies et irresponsables, mettent en péril notre écosystème, et de fait, notre vie », tonne, Djamel, écologiste.

Bachir Djaider

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