«Nous serons intraitables avec les commerçants rebelles»

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Le ministre du Commerce, Amara Benyounès, a exhorté, hier, les cadres de son ministère à faciliter l’acte de commerce et éviter au maximum d’être un frein pour tous ceux qui sont déjà dans la sphère commerciale comme pour ceux qui aspirent à y adhérer.

Pour le premier responsable du secteur, «il n’est pas normal qu’on mette les battons dans les roues à ceux qui sont inscrits au registre de commerce et veulent se lancer dans une autre activité comme l’importation par exemple», a déclaré Amara Benyounès devant les directeurs centraux de son ministère. Si cette rencontre qui a réuni les plus hauts cadres du ministère du Commerce a été consacrée à la présentation de diverses communications telles que l’encadrement des activités commerciales et la régulation du marché l’amélioration du dispositif de contrôle économique et de la répression des fraudes, elle, a également permis d’évoquer  la modernisation de l’organisation et de la gestion du registre du commerce. Thème auquel le ministre a consacré avant hier, une visite au siège de cette institution appelée à révolutionner le registre de commerce en le numérisant.

«L’adhésion de l’Algérie à l’OMC n’est pas une obsession»

Ceci pour le volet du commerce national. Quant au segment du commerce extérieur, le ministre du Commerce ne pouvait ne pas évoquer la récurrente question de l’adhésion de l’Algérie à l’Organisation mondiale du Commerce (OMC). C’est ainsi que devant l’insistance des journalistes à ouvrir le débat sur cette question, Amara Benyounès a indiqué : «l’adhésion de l’Algérie à l’OMC n’est pas une obsession». Sauf que, a-t-il ajouté «nous ne pouvons plus continuer à nous inscrire hors de cette institution qui gère près de 97% du commerce mondial». Toujours à propos de cette question qui a longtemps occupé les manchettes des journaux, Amara Benyounès interrogera : «Savez-vous que 160 pays adhèrent à l’OMC. Et que l’Ethiopie et l’Iran sont sur le point de le faire ?», avant de clarifier : «les avantages découlant de l’adhésion à cette organisation sont plus rentables pour l’Algérie que la situation que nous vivons présentement». Interrogé sur les risques encourus de brader l’économie nationale avec l’adhésion, Amara Benyounès est resté serein et catégorique : «les entrepreneurs ne doivent pas avoir peur de l’ouverture de l’économie nationale dans la perspective d’adhésion à l’OMC», en assurant que «la production nationale ne sera pas bradée». «Dès qu’on parle de l’OMC, il y a des gens qui ont peur de l’ouverture, mais personne ne va brader la production nationale et l’économie nationale», insistera le ministre, en ajoutant que les orientations du Président de la République sont justement en rapport avec la sauvegarde des intérêts du pays. Pour le ministre du Commerce, il n’y a pas un pays au monde qui accepterait de faire l’impasse sur ses intérêts. Et d’évoquer que «des entreprises algériennes arrivent à concurrencer les grandes firmes mondiales et si en Algérie, nous ne parlons que des hydrocarbures, il y a des entreprises qui arrivent à exporter, même si ce n’est qu’à un taux de 3%, malgré la bureaucratie et d’autres problèmes». «Des sociétés exportent dans des domaines où il y a une concurrence féroce et elles arrivent à gagner des marchés. Mais si le produit n’est pas bon, il n’est pas exportable malgré les aides de l’Etat. Le gouvernement et le ministère du Commerce sont à l’entière disposition des exportateurs».

Supercherie de ‘’El Waad Essadeq’’ : « Que les gens cessent d’être naïfs ! »

A propos de cette affaire qui continue à défrayer la chronique et qui s’assimile à une grande arnaque, le ministre n’a pas trop voulu s’attarder dessus, se contentant d’indiquer que les citoyens ont été attirés par le gain facile et que la loi ne protège pas les niais. Il n’est pas concevable, a indiqué le ministre, de vendre à perte ou d’acheter à perte. « Aucune logique ne peut le concevoir », a fait savoir le ministre qui a ajouté que le ministère du Commerce avait saisi l’autorité judiciaire, laquelle fera son travail en toute objectivité. Selon le ministre, le dossier «Moulay» est désormais entre les mains de la justice, laquelle va déterminer, avec exactitude, les tenants et les aboutissants de ce qui s’assimile déjà à une des plus grandes supercheries qu’a connues l’Algérie.

«C’est terminé avec ces méthodes dignes d’une autre époque»

Le ministre du Commerce n’ignore pas que, durant les fêtes religieuses, trouver une boulangerie ou la moindre petite boutique pour se ravitailler en produits de première nécessité particulièrement le lait, relève du parcours du combattant. Et les directives  des services du ministère du Commerce enjoignant aux commerçants d’ouvrir durant les jours de fêtes n’ont à ce jour trouvé aucun écho. Cette fois-ci, Amara Benyounès semble résolu à prendre les mesures sévères à l’endroit des récalcitrants et semble même décidé à remettre de l’ordre : «Nous serons intraitables avec les commerçants qui ne suivront pas les consignes d’ouverture», a clamé le ministre qui semble en avoir fait un défi à l’occasion de la fête de l’Aïd El Kebir qui approche. Le premier responsable du secteur a usé de mots forts à l’endroit des «commerçants rebelles qui font comme bon leur semble», au mépris des règles régissant le code du commerce. «C’est terminé avec ces méthodes dignes d’une autre époque», s’est exclamé Amara Benyounès qui a souligné la nécessité de faire valoir l’autorité de l’Etat. Par ailleurs, le ministre a évoqué le cas de «Certains commerçants qui exposent leurs marchandises à même le trottoir, y compris pour les produits sensibles comme les yaourts et le lait, lesquels obéissent à la chaîne de froid», a expliqué le ministre qui, encore une fois, a pris la décision devant ses subordonnés de frapper de manière radicale tout contrevenant dont le seul souci est «le gain facile au mépris  la santé du citoyen».

Ferhat Zafane

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