Sauvez “Bordj Omar” !

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Le fort turc baptisé "Bordj Omar&quot,; situé au nord du village Ath Vouali, dansla commune d’Ath Mansour, tombe en ruine.

Un nouveau mur de quelques 20 m de long sur 10 de hauteur s’est effondré la semaine écoulée sans faire fort heureusement de victimes. Des citoyens rencontrés sur les lieux racontent que le mur a chuté de nuit après le passage d’une tempête de vent assez violente. Les décombres du mur réalisé en pierres taillées dans le pur style turc forment d’énormes amas en bordure d’une piste qu’empruntent des citoyens sur un terrain vague où viennent paître des troupeaux d’ovins et caprins. La brèche apparue à l’endroit où le mur a cédé sous la poussée des vents laisse entrevoir une partie de cet édifice tombé en ruine à cause des agressions tant humaines que climatiques  sans qu’aucune autorité ne fasse le moindre geste pour stopper la désintégration de ce château d’une inestimable valeur archéologique réalisé selon de vieux documents, entre 1540 et 1541 par les turcs, soit à la même époque que celui d’Assif Assemadh, dans la commune de M’chedallah.  La préservation de ces deux forts récupérés par l’armée coloniale qui les transforma en casernes militaires vers la fin du XVllleme siècle est une exigence. Il faut savoir en plus que le Bordj Omar d’Ath Vouali abritait pendant la guerre de libération un centre de torture et un  bureau chargé du renseignement. Plus d’une centaine de martyrs ont rendu l’âme sous la torture dans les sinistres geôles encore intactes où étaient enfouis 80 cadavres dans un charnier découvert par les éléments de l’ANP, lors de l’occupation des lieux après l’indépendance. Ce pan entier de la mémoire collective risque de disparaître dans un proche avenir si rien n’est entrepris pour sauver ce qui pourrait l’être encore. Le peu d’empressement affiché par les organismes concernés qui sont la Direction de la Culture et l’ONM s’explique mal sachant que ce vestige archéologique et historique a été répertorié et classé comme patrimoine archéologique depuis environ 05 années. Il ne bénéficie pas pour autant d’une quelconque opération de rénovation, cela au même titre que celui d’Assif Assemadh qui tombe lui aussi en ruine malgré le cri de détresse de la dernière héritière légale prête à le céder gracieusement à l’Etat pour le sauver de la déperdition. Un cri lancé depuis 02 ans répercuté dans ces mêmes colonnes n’a malheureusement reçu aucun écho jusqu’à présent. Il est à souligner qu’au niveau du Bordj Omar d’Ath Vouali, d’énormes pans de mur de quelques 25 m de haut sur 05 m de large ne tiennent encore debout que par un fragile équilibre constituant une terrible menace pour les citoyens qui continuent à utiliser la piste tracée à leur base. Etroiteme. La moindre bourrasque de vent les jetteraient par terre d’où l’urgence d’une prise en charge ne serait-ce que par l’aménagement d’une clôture pour créer un périmètre de protection autour de l’édifice menaçant en attendant la décision d’une éventuelle opération de rénovation.

Oulaid Soualah

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