L’habitat précaire dans le chef-lieu communal d’Ahnif, 40 kms à l’est de Bouira, fait partie du «décor» de cette localité déshéritée. Ces masures et autres pâtés de maisons, construits avec des objets hétéroclites, sautent aux yeux des visiteurs dés qu’ils pénètrent dans ce village, notamment, dans les quartiers populaires à l’image de « La cité de la gare », où l’habitat précaire prédomine, sachant que c’est le quartier le plus populeux de cette localité. «La cité fut un centre de concentration durant la guerre de libération, où tous les habitants des villages avoisinants ont été regroupés», se remémore un septuagénaire qui a connu les affres du colonialisme. A l’indépendance, ce quartier n’a pas bougé et la plupart des habitants y sont restés, alors que d’autres ont préféré regagner leurs villages natals. «Il se trouve, ici, des habitations datant de l’ère coloniale que les propriétaires n’ont pas les moyens pour les rénover», déplore un habitant de la cité. Même s’il y a de nouvelles bâtisses qui ont poussé comme des champignons dans ce quartier, il n’en demeure pas moins que l’habitat précaire est prédominant! L’APC tente, dans la mesure de ses moyens, de lutter contre la prolifération de l’habitat précaire, mais elle se heurte, à chaque fois, au lancinant problème de la rareté du foncier devant recevoir des programmes de logements sociaux! Sur un autre registre, le niveau de vie des habitants d’Ahnif ne cesse de se dégringoler et la paupérisation y va crescendo. La frange des démunis grossit, notamment, avec la croissance démographique non maîtrisée. C’est durant les événements religieux ou sociaux comme le Ramadhan, les fêtes de l’Aïd, la rentrée scolaire,… que la paupérisation est plus observable, avec des ménages qui bouclent, difficilement, les fins de mois. Nos entretiens avec les différents habitants nous ont renseignés sur cet appauvrissement galopant des ménages à Ahnif. S’ajoute à cela, le chômage qui touche de plein fouet la masse juvénile. Durant les jours ouvrables, les cafés et les rues de cette localité se trouvent bondés de jeunes oisifs, qui peinent à trouver des emplois stables. Ils subsistent, généralement, grâce à de petits métiers, avec quoi ils prennent leur mal en patience !
Y.Samir