« L’environnement est malsain »

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Onze mois après avoir pris les rênes de la sélection nationale féminine juniors et un mois après avoir démissionné, Soraya Haddad revient sur les raisons qui l’ont poussée à quitter son poste au sein de la Fédération algérienne de Judo (FAJ).

Dans une lettre, dont nous détenons une copie, elle explique les raisons qui l’ont poussé à accepter ce poste pour faire un travail de formation à moyen et long terme et ainsi contribuer à faire émerger une nouvelle génération de judokas en leur faisant profiter de sa longue expérience d’athlète de haut niveau et de ses cinq années de formation à l’ISTS même si la FAJ voulait lui confier la sélection féminine seniors. Elle a aussi étalé le temps passé en compagnie de Lila Latrous, à la tête de la sélection des juniors filles marquée par une passion et une volonté de réussir sans oublier les résultats décrochés en Tunisie et en Egypte, à savoir 4 médailles d’or lors du championnat d’Afrique de Tunis et 3 autres médailles d’or lors du championnat arabe du Caire. Elle a qualifié ses résultats de très positifs et qui ont dépassé les prévisions du staff technique tout en valorisant le travail réalisé par ses prédécesseurs. L’ex médaillé de bronze des JO de Pékin n’a pas oublié d’énumérer toutes les difficultés rencontrées, elle et Lila  Latrous, lors de l’accomplissement de leur mission en citant les mauvaises conditions de travail qui ont perduré les dysfonctionnements de la gestion des équipes nationales, du non respect des  programmes établis par les entraîneurs, problèmes des athlètes ainsi que le volet relationnel avec le président de la FAJ. Concernant le volet rémunération, la fille d’El Kseur affirme n’avoir reçu aucun salaire depuis son installation, elle précise ne pas posséder de contrat, avouant par la même assumer les conséquences. « Je tiens à vous rappeler qu’à ce jour, je n’ai reçu aucun salaire depuis mon installation à ce poste. Sachant que je n’ai aucune autre ressource et personne ne s’est inquiété de mon sort, mais le problème n’est pas là puisque j’ai accepté à mes dépens de travailler sans contrat et j’assume les conséquences », dira-t-elle. Dans la missive, elle a justifié son retrait par ce «marasme, ce dysfonctionnement total dans la gestion des équipes nationales et les conditions catastrophiques et à l’environnement malsain.» Malgré le fait que le judo représentait pour elle sa seconde famille, et ce, depuis 14 années de carrière d’athlète marquée par son sérieux et son acharnement à honorer l’Algérie, elle a jugé utile de se retirer avec la conscience tranquille tout en espérant que ces problèmes trouvent solution dans l’intérêt des équipes nationales. Pour conclure, elle affirme avoir souhaité contribuer dans le même esprit en sa qualité d’entraîneur. Malheureusement, regrette-t-elle, «j’ai constaté qu’il n’y a aucune volonté sincère pour remédier à cette situation et par conséquent, j’ai décidé de me retirer pour ne pas m’engager dans une mission dont l’unique issue serait l’échec». Avec cette démission et tous les points noirs cités dans sa lettre, Soraya a confirmé la situation catastrophique du sport en général et du judo en particulier. « On doit prier pour que toutes ces doléances et ces cris de détresse trouvent des oreilles attentives capables de remettre le judo sur rails », dira-t-elle.

Z. H.

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