Coup d’envoi à Ghardaïa

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De notre envoyé spécial, Aomar Mohellebi

La cérémonie s’est déroulée en présence des autorités locales et a été présidée par le wali et le secrétaire général du Haut-Commissariat à l’amazighité, qui organise l’événement.

C’est dans la Cinémathèque de Ghardaïa, une très belle salle de projection, qu’ont été présentés les premiers films qui rentrent en compétition. Le public local a afflué timidement vers le site, car le festival coïncide avec le lancement d’un marathon avec un défilé dans les différentes ruelles de la ville.

Ce qui n’a pas découragé les responsables du HCA dont M. Assad Si El Hachemi, président du comité d’organisation. Ce dernier, interrogé après les projections de la matinée, nous a affirmé que la réussite d’un festival réside dans le respct d’un programme ainsi que la participation de tous les intervenants prévus. « L’essentiel pour nous, dira Assad, au moment où il recevait le cinéaste Slimane Bénaïssa accompagné de son fils, c’est que nous sommes parvenus à faire la programmation de nouveaux films, d’un niveau acceptable, avec une grande rigueur dans le montage. »

Le commissaire du festival nous a précisé qu’ils ont choisi une ligne éditoriale qui consiste à faire de ce festival une activité itinérante. Ce qui rend la mission du HCA difficile car à chaque reprise, il faut s’adapter aux spécificités de la wilaya qui les accueille. Quelle est la nouveauté pour cette année ? Assad répond que cette fois-ci, il y a une prise de conscience partagée d’ouverture et pour l’intégration d’une filmographie étrangère. La délégation irlandaise est d’ailleurs arrivée hier à la mi-journée.

Dans la matinée de ce samedi, un excellent documentaire scientifique en kabyle a été projeté. Il a pour titre : « Timucuha n tberreqa ». Il est réalisé par Riadh Moulaïa qui n’est pourtant pas kabylophone mais qui a été néanmoins fier de travailler dans la langue de sa mère. Son produit a été bien peaufiné tant sur le plan technique que du point de vue du contenu. Le film de Mokrane Aït Saâda, un habitué du festival, intitulé « Jugurtha » a aussi été apprécié.

Dommage que le réalisateur, malade, n’ai pas pu assister au débat. Mais le commentateur Slimane Belharet et le producteur Youcef Goucem ont réussi à assouvir la curiosité des présents. Le documentaire en mozabite « Tirest » de Nourredine Bekkaye a permis au public kabyle, nombreux dans la salle, de découvrir l’une des facettes de la vie quotidienne des Mozabites. Le puits joue un rôle très important dans cette dernière, comme l’expliquera le réalisateur qui s’est présenté dans une tenue traditionnelle locale.

Le réalisateur Mourad Zidi (du film “Ahmed”) excédé par les sonneries des téléphones portables dans la salle a invité l’assistance à les éteindre avant le commencement du film et à éviter les va-et-vient très fréquents dans la salle où les moindres déplacements perturbaient sérieusement les projections. Son film a ému beaucoup l’assistance car il raconte, en kabyle bien sûr, la solitude et la rudesse de la vie d’un orphelin qui se retrouvera seul avec une grave maladie et qui finira par trépasser, faute de pouvoir subir l’opération par manque de moyens financiers. L’orphelin tentera de rassembler l’argent nécessaire mais la mort sera plus rapide.

Aomar Mohellebi

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