Le chef-lieu de la daïra de Draâ Ben Khedda a trois entrées : L’entrée Ouest par Tadmaït, l’entrée Sud par la RN25, Oued Fali, Aït Yahia Moussa, et l’entrée Est par la ville de Tizi-Ouzou.
L’ex-Mirabeau est érigée comme commune de Draâ Ben Khedda le 24 Février 1888 et la fréquentation, la domiciliation de la cigogne lui ont valu le qualificatif de « la ville de la cigogne ». Il est nécessaire, indispensable même, de parler de l’environnement dans cette ville livrée aux anarchistes sur un plateau d’argent en l’absence d’une véritable autorité d’un Etat fort au sens propre du terme. Ainsi, le simple passager est vite frappé par cette anarchie qui, faut-il le rappeler, ne date pas d’aujourd’hui, mais n’est pas aussi propre à Draâ Ben Khedda. A ces trois entrées, des odeurs nauséabondes accueillent le visiteur. A l’entrée Est, au niveau des ex silos de l’OAIC, des odeurs étranges se propagent, des déchets sont jetés en contrebas de la RN12 par des étrangers venus d’autres localités. Au niveau du carrefour nouvellement aménagé un jet d’eau et des fleurs ont, pour ainsi dire, changé le décor, mais dilué dans un environnement agressif et répugnant. Sous le pont, à la station des fourgons vers Tadmaït, l’image est désolante : sachets d’ordures, bouteilles de bière et cannettes jonchent l’ex voie ferrée sur plusieurs dizaines de mètres. Au premier arrêt des fourgons (Tizi Ouzou–Draâ Ben Khedda), des baraques tous commerces confondus s’alignent : mécanique, vulcanisation, fast-food, cafétéria, réparation de cardans, d’échappement, droguiste… sans aucun contrôle d’hygiène. Des nuages de poussière se soulèvent au passage des véhicules dont les chauffeurs sont toujours pressés.
L’incivisme gagne du terrain
Le centre-ville est devenu agaçant. Il est agressé de partout par le commerce informel et la place 8 Mai 1945 est répugnante. Plus loin, à l’entrée Ouest, vers Tadmaït, le même décor est offert. Le pont menant vers la RN12, juste après la BMPJ, n’a pas connu de nettoyage et encore moins d’éclairage depuis des années. À l’entrée Sud, nous empruntons la RN25. L’ex cimetière chrétien, dont un long pan d’un mur s’est effondré est devenu une décharge. Cette négligence des gens fait penser à sa convoitise par les… riverains. Des eaux usées à ciel ouvert se répandent à proximité d’une cafétéria et des commerces d’alimentation. À côté le marché s’étend dans tous les sens dépassant ses limites et personne ne lève le moindre petit doigt. Le fossé dans lequel se déversent les eaux du fameux canal qui a été la cause de dangereuses inondations dans la Cité 400 logements, disparaît progressivement sous les tonnes de déchets, de débris de matériaux de construction et autres emballages. Les fossés n’ont pas encore connu de curage. « Faut-il attendre les premières pluies qui, généralement, sont toujours menaçantes, pour s’en occuper ? » s’interroge un riverain abordé. Le boulevard Larbaoui Slimane est un exemple qui illustre bien l’anarchie qui étouffe cette ville. Les trottoirs, pourtant larges, sont squattés, des deux côtés, par des commerçants qui y étalent leurs marchandises pour en faire des locaux en plein air : matériaux de construction, droguerie, meubles, céramique, plomberie sanitaire, tables de restaurants, cafétérias… « Nous attendons les autorités et les services de sécurité pour remédier à cette situation qui perdure depuis des années déjà mais toutes nos doléances sont restées vaines », nous avance, avec une note d’amertume, un résidant de la cité des 400 logements. Le ramassage des ordures ménagères et autres déchets se fait timidement dans cette partie de la ville dont l’APC, il faut bien le signaler, manque d’agents de nettoyage et de matériels. Les assises sur l’environnement n’ont pas eu les effets escomptés et la municipalité n’a pas reçu les moyens souhaités. Draâ Ben Khedda est cernée d’ordures. Des journées de volontariat ne pourront venir à bout de cette situation désastreuse et les habitants y contribuent à cette dégradation quotidienne qui nuit à la santé de la population. Les commerçants en sont pour beaucoup dans cette catastrophe qui ne les honore guère. Des instructions et des arrêtés sont aujourd’hui indispensables pour procéder à la sanction des auteurs de ces dérives. La wilaya doit mettre à la disposition de cette commune tous les moyens nécessaires (financiers, humains, matériels) pour aplanir ces difficultés insupportables pour une APC qui se démène contre vents et marées et qui attend avec impatience les projets d’amélioration urbaine. Le seul projet accordé dans ce sens, à savoir l’aménagement des trottoirs n’avance pas. L’entreprise réalisatrice de l’aménagement d’un trottoir sur une distance de deux cents mètres tout au long de la cité Khelil n’est pas prête à livrer son projet, entamé il y a presque une année, alors que l’autre trottoir n’est pas encore inscrit et attend toujours son tour. « L’entreprise a d’autres chantiers ici et là ! » nous avance un citoyen. Madriers, planches, carreaux, débris et tas de sable et de gravier sont déposés pèle mêle à longueur du trottoir qui présente à vue d’oeil des malfaçons flagrantes.
Arous Touil.

