300 projets en souffrance !

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Le conseil de wilaya, consacré hier au secteur de l’investissement dans la wilaya de Bouira, a été l’occasion pour le wali par intérim, M. Ahmed Menguellati, d’inviter les responsables des communes et les chefs de daïras, à une plus grande implication, notamment pour la concrétisation des projets de zones d’activités, ainsi que l’animation des structures déjà existantes au sein de leurs localités.

Le même responsable a également exhorté les responsables des directions d’investissement et du foncier pour la mise en place, dans les plus brefs délais, d’une carte du tissu foncier dont dispose la wilaya de Bouira. « Chaque commune et daïra de notre wilaya doit disposer d’une carte du foncier destinée à la relance de l’investissement, ce qui va nous permettre de bien situer les poches de terrain libres au niveau de chaque commune », dira le même responsable qui rappellera, d’ailleurs, au cours de cette rencontre, que « plusieurs projets d’investissement ont été annulés ou ajournés à cause de l’incertitude des opérations de découpage du tissu foncier, notamment au niveau des villes de Sour El-Ghozlane, Bouira, Aïn Bessem et Lakhdaria ». Le wali par intérim a également avancé le chiffre de 300 projets d’investissement en souffrance. Situation, expliquera-t-il plus loin, « justifiée par essentiellement la méconnaissance d’approches et de démarches à adopter à même de faire aboutir le projet dans de meilleures conditions et dans les délais ». D’après le directeur de l’investissement de la wilaya, plusieurs investisseurs « retardataires » ont été déjà appelés à s’expliquer devant les instances de la wilaya, à l’image de celui du projet de réalisation d’une clinique chirurgicale au centre-ville de Bouira. Inscrit en 2008, avec une assiette de terrain de plus de 3000 M&sup2,; ce projet n’a pas encore vu le jour. D’après le directeur de l’investissement, le propriétaire de ce projet sera « très prochainement » rappelé à l’ordre pour la relance du projet, sans quoi l’assiette de terrain sera récupérée pour la réalisation d’une unité de soins publique. Cependant et d’après le directeur de l’agence foncière de la wilaya, « cet investisseur a été victime des longueurs administratives. La preuve, il n’a eu l’autorisation du projet que 5 ans après sa première demande, de quoi jeter l’éponge et abandonner toute idée d’investissement», affirme le même responsable. Les membres du conseil de wilaya ont étudié par la suite, l’intérêt de pas moins de 25 projets d’investissements au niveau de différentes communes de la wilaya de Bouira. C’est à cet effet qu’un avis favorable a été décerné à un jeune investisseur pour son projet de réalisation d’un abattoir moderne, au niveau de la commune de Bir Ghbalou, à l’extrême Ouest du chef-lieu de la wilaya. Parmi les projets également étudiés, l’on citera le projet de réalisation d’un centre commercial au centre-ville de Sour El-Ghozlane. Le propriétaire de ce projet a été appelé par la commission du CALPIREF à ajourner sa demande, notamment en ce qui concerne l’assiette de terrain que ce dernier a sélectionné. Une assiette dont la superficie dépasse largement la fiche technique du projet. Il faut dire aussi que ce projet avait eu l’accord des responsables locaux (absents lors de cette réunion), malgré la crise du foncier dont souffre cette localité. « Je me demande comment pourrait-on accorder une parcelle de plus de 5 500 m² au centre-ville, alors que l’Etat souffre à concrétiser les projets à utilités publiques à Sour El-Ghozlane ? Le maire et le chef de la daïra auraient pu nous expliquer ce don, s’ils étaient présents avec nous aujourd’hui », s’interroge le wali par intérim. Et d’enchaîner : « La rareté du foncier urbain au niveau de cette localité fait qu’on arrive même pas à concrétiser les projets du logement, à l’image du projet des 22 logements LSP, qui est resté noir sur blanc depuis plusieurs années ! ». La commission de la wilaya a également émis son refus au projet de réalisation d’une station d’enrobage au niveau de la commune de Kadiria, au nord-ouest du chef-lieu de la wilaya. Ce refus a été motivé par le danger que pourrai représenter l’infrastructure sur la nappe pluviométrique de cette région, ainsi que l’environnement direct de la population locale. Il en sera de même pour d’autres problèmes d’investissement soulevés. Au final, on en déduira que la rigidité de la machine administrative est paralysante, quand l’esprit qui l’a régit manque d’imagination. Mais il n’y a pas que l’administration qui perturbe l’investissement. L’envergure de quelques investisseurs, en terme d’engagement financier, est « déficitaire ». C’est ce que dira le directeur de l’agence foncière, partenaire important dans l’investissement, « une fois que des terrains leur ont été concédés, on ne les voit plus ».

O. K.

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