«La moto peut offrir une alternative»

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La Dépêche de Kabylie : Comment êtes-vous venu à l’univers de la moto ?

K. Saigh : Ayant déjà une expérience avérée dans le domaine des pièces de rechange pour les véhicules, cela n’a fait que renforcer ma conviction que le marché de la moto,vierge et méconnu, offrira plus d’opportunités. C’est dans cette optique que je me suis lancé à fond dans ce créneau, en ouvrant un show-room dans la commune d’Ouzellaguen en mai 2011. Avec le manque de fluidité et les énormes bouchons qui se forment sur nos routes, la moto peut offrir une alternative pour des milliers de personnes, exaspérés par les longues attentes.

 

Que pensez-vous du marché actuel de la moto en Algérie ?

Certes, c’est un marché florissant que découvre le consommateur algérien, il reste néanmoins que la réglementation régissant le marché de la moto n’offre guère une marge de manœuvre aux concessionnaires. Les droits de douane restent un frein pour les importateurs, contraints de les payer à 30 %, alors que des véhicules utilitaires ne sont soumis qu’à hauteur de 5 %. C’est là où le bât blesse. Nous sommes appelés à nous acquitter d’une quittance de transaction de 50 000 Da, rien que pour le segment des 250 à 500 cm3. Même topo chez les compagnies d’assurance, boudant le motocycle (jugé produit à risques). Ces entraves nous ont poussés à prendre en charge l’assurance de nos produits afin d’éviter des tracasseries à notre clientèle, et par ricochet, ne pas perdre des parts de marché.

Quelles sont les gammes proposées par Viva Motor ?

Nous avons une gamme variée, allant de petites aux grandes cylindrées, motos, scooters et quads. Les personnes à mobilité réduite peuvent avoir accès à des motos bien adaptées à leur cas. Lorsqu’on s’est investi dans ce domaine, on a opté pour des produits chinois, réputés moins chers et accessibles aux bourses moyennes. Mais, pour l’exercice 2013/2014, on s’est orienté vers une gamme de produits de qualité notamment ceux du Japon (Yamaha et Kawasaki). Le scooter reste le produit le plus vendu.

Comment jugez-vous la présence de vos produits sur le marché ?

On est sur la bonne voie. Pour l’instant, nous avons pu séduire une clientèle toutes catégories confondues (simples fonctionnaires, cadres de l’administration, avocats, pharmaciens…). Nous avons établi des conventions avec des entreprises et autres organismes tels que Naftal, Ramdy, APC Fenaïa… et comme nous avons aussi équipé et les PTT et Algérie Télécom avec l’un de nos produits.

Quels sont vos projets pour l’avenir ?

Nous ne comptons pas rester au stade d’importation, mais nous envisageons d’investir dans une chaîne de montage. Tout ce qui a trait aux logistiques et autres formalités est fin prêt, néanmoins les lenteurs administratives brident énormément notre projet, notamment celui afférent à l’acquisition de l’assiette foncière. Le terrain pour l’industrie CKD ou SKD est une denrée rare dans notre wilaya, sinon comment expliquer l’atermoiement de l’administration locale pour nous délivrer ledit terrain pour mener à bout notre projet. Dans d’autres wilayas, l’administration est plus souple, citant comme exemple celle de Sétif, où le CALPIREF (comité d’assistance à la localisation et à la promotion des investissements et de la régulation du foncier) donne son aval dans un délai qui n’excède pas les six mois, alors qu’à Vgayet, nous avons établi un dossier depuis plus d’une année, et à ce jour, ça reste lettre morte. Et pourtant, le gouvernement a bien instruit le fisc, les douanes, les domaines, les directions générales et leurs démembrements en les sommant d’améliorer leurs prestations en direction des contribuables et des opérateurs économiques. Condition sine qua non à l’amélioration du climat des affaires et à la facilitation des activités des entreprises qu’elles soient publiques ou privées.

Quels sont les objectifs fixés par votre entreprise ?

Comme je vous l’ai signalé avant, notre objectif est de rester à l’écoute du client, tout en améliorant nos prestations de service. Chose que nous avons déjà entamée, en concluant des conventions avec des mécaniciens pour l’entretien de nos produits. Dans un proche avenir, nous ambitionnons de diversifier notre gamme, en proposant de nouvelles offres de motos, destinées à un usage utilitaire comme des motos pour des poissonniers, éboueurs, transport de mini-marchandises…les débouchés sont légion, pourvu que l’administration ne soit pas un frein pour notre activité.

Un mot pour conclure ?

VivaMotor Algérie reste toujours fidèle à sa stratégie, basée sur l’écoute et l’innovation. Nous avons des points de vente dans différentes wilayas du pays, afin de proposer nos produits à un large public, amateurs des deux roues. Nous envisageons de nous impliquer dans plusieurs projets qui vont contribuer à booster le marché des deux roues en Algérie.

Propos recueillis par Bachir Djaider

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