La violence à l’université en débat

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Le bureau syndical de l’université Akli Mohand-Oulhadj de Bouira (SNEU) en collaboration avec la faculté des sciences humaines ont organisé jeudi dernier, une journée d’étude sur le thème de «La violence et les moyens de la prévenir au sein de l’université». Cette rencontre a été animée, à l’auditorium de l’ancien campus, par les professeurs Mezghich et Harzellah de l’université Ahmed Bouguerra de Boumerdès. Selon M. Mezghich, les phénomènes : des harragas, du terrorisme, des émeutes, du banditisme, de la criminalité de la délinquance, du suicide et de la toxicomanie sont les différentes modalités d’expression de la violence dans la société. A côté de cette violence sociale apparente, il existe surtout une autre forme de violence insidieuse, intériorisée par les citoyens et c’est elle «qui mine la société». C’est la violence symbolique qui se manifeste par le chômage, l’injustice sociale, le manque de loisirs, le rôle et le statut de la femme, l’altération de la qualité de vie et de l’environnement, mais aussi, l’absence de liberté et de démocratie, dit-il. L’orateur affirme, également, que la violence est un phénomène qui prend des proportions alarmantes dans la société algérienne contemporaine. Elle se manifeste en tous lieux : à la maison, en milieu scolaire (écoles, universités…), en société et au sein des entreprises. Néanmoins, il y a une démarche rigoureuse qu’il faut adopter, dans tous les côtés, pour combattre ce fléau. «Il faut sillonner les rapports entre les acteurs du milieu universitaire. D’abord, le rapport de l’administration avec l’étudiant qui est souvent conflictuel à cause de l’absence de l’information et de la communication. Comme nous avons, aussi, le rapport de l’étudiant avec l’enseignant qui est marqué par l’agressivité de part et d’autre. Il y a beaucoup de rapports qu’il faut revoir», affirmera-t-il. Pour M. Harzellah, «Aucune société n’est violente par essence et toute société a utilisé la violence à un moment donné de son existence. Elle instrumentalise, parfois, la violence comme mécanisme de régulation et quelquefois, cette violence est utilisée comme moyen de domination», ajoutera-t-il. La violence est un abus de force illégitime. Mais parfois, elle est «légitimée» par un groupe social, ethnique ou religieux qui défend ses droits, ses convictions, voire même son existence. «La violence sociale apparaît dans un environnement de désordre social. Il existe une relation dialectique entre le désordre institutionnel et le désordre social, avec l’effondrement des interdits sociaux. Ce qui aboutit à l’émergence de la violence sociale, une force autodestructrice et difficile à contrôler», dira encore l’intervenant. En principe, c’est l’Etat, les autorités, et les pouvoirs publics qui doivent «réguler» les violences à l’intérieur de la société notamment, aux universités, soutient-il. Les intervenants, des enseignants pour leur majorité ont tenu, également, a dressé un tableau alarmant sur la dégradation des rapports professionnels et académiques, au sein du milieu universitaire algérien. «On ressent la violence quotidiennement à l’université surtout envers les femmes. Une simple consultation d’une copie d’examen peut engendrer une grève, voire des débordements et des dépassements. C’est à nos familles universitaires de donner l’exemple de la bonne conduite», expliquera l’un des intervenants. D’après les initiateurs, les recommandations, soulevées au terme de cette rencontre, seront regroupées dans le cadre d’une charte pour l’université. 

O.K.

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