La récurrente question des fusils de chasse confisqués durant les années 1990, par mesure sécuritaire, va connaître son épilogue, selon le ministre de l’Interieur, Tayeb Belaiz, qui a annoncé, avant-hier, lors d’une séance plénière au Conseil de la Nation : «Tous les fusils de chasse confisqués durant la décennie noire, dans le cadre de la lutte antiterroriste, seront restitués à leurs propriétaires».
Voilà qui vient soulager les milliers de propriétaires qui n’ont cessé de les réclamer, «aujourd’hui que la paix est revenue », comme ils l’ont toujours soutenu. Or, si cette doléance a reçu l’aval des autorités, précision a été faite que «la situation qui prévalait durant les années 1990 nécessitait la confiscation des fusils de chasse des citoyens par « mesures sécuritaires ». Et qu’aujourd’hui que le motif invoqué n’a plus sa raison d’être, l’opération de restitution des fusils de chasse a déjà été entamée en fonction des régions. Concernant les fusils qui n’ont pas encore été restitués, le ministre de l’Intérieur a fait savoir qu’une stratégie a été mise en place par ses services, «car les armes en question ne comportent pas de numéros». A cet effet, Tayeb Belaiz a indiqué qu’un accord avec le Ministère de la Défense Nationale a été dégagé pour donner des numéros aux fusils avant de les remettre aux propriétaires. Pour ce qui est des fusils endommagés ou ayant connu les effets de la rouille, le ministre a indiqué que les autorités compétentes sont parvenues à un accord avec les citoyens en prévision de leur dédommagement. Il faut savoir que l’opération de restitution des fusils de chasse confisqués à leurs propriétaires durant les années 1990 obéit à certains critères stricts au vu de la sensibilité de la question. Il y a, a-t-on appris, «des enquêtes individuelles qui sont faites sur ceux à qui vont être restitués ces fusil». Aussi, l’opération de restitution est menée en coordination entre le ministère de l’Intérieur, les walis et les autorités militaires qui détiennent ces armes, dont le nombre serait de plus de 250 000 à travers l’ensemble du territoire national. Pour rappel, le premier ministre, Abdelmalek Sellal, avait indiqué lors d’une de ses sorties sur le terrain, qu’il était temps de restituer les fusils de chasse à leurs propriétaires, «la situation sécuritaire s’étant nettement améliorée», avait-il précisé tout en soulignant que «les fusils de chasse ont été confisqués à leurs propriétaires pour préserver la sécurité du pays et de la société algérienne qui traversait une phase difficile».
Ferhat Zafane

