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La semaine dernière, une exposition intéressante fut organisée à la Maison de la Culture de la ville de Bougie. En fait, il s’agissait d’un événement de deux jours, dont la première journée avait consisté en une exposition ouverte au public. Plusieurs acteurs de la vie culturelle et scientifique avaient participé en mettant sur leurs stands respectifs les objets de leurs activités. La journée était intitulée « La Journée Méditerranéenne de la Côte ». L’objectif de la manifestation était de sensibiliser les citoyens à la nécessité de protéger le littoral de la wilaya, en impliquant le maximum d’acteurs possible. Les organisateurs étaient le Commissariat National du Littoral, le Parc National du Gouraya, la Direction de l’Environnement et les Associations Assirem Gouraya et Atlantide. Ainsi, le public a-t-il pu découvrir, entre autres, deux squelettes de dauphin et de Marsouin qui avaient échoué sur les côtes ces dernières années. Du matériel de plongée sous-marine, des instruments scientifiques servant à étudier les différents aspects du littoral furent également exposés, et de nombreux documents explicatifs furent distribués aux visiteurs. Qu’appelle-t-on le littoral, exactement ? Qu’est ce qui fait partie ou pas de ce qu’on appelle le littoral ? Il serait intéressant de définir les contours de ce concept, afin de mieux appréhender les enjeux. Ainsi, selon les spécialistes interrogés sur place, le littoral est constitué de l’ensemble de la bande côtière d’une largeur de huit cents mètres au minimum. Tout ce qui se trouve à l’intérieur de cette bande est considéré comme faisant partie du domaine littoral, y compris les collines, les montagnes et les forêts qui s’y trouvent, de même que toutes les iles et tous les ilots. Le littoral algérien est long de plus de mil six-cents kilomètres, s’étendant de la frontière tunisienne jusqu’à celle avec le Maroc. Celui de la seule Wilaya de Béjaia est long de plus de cent dix kilomètres. Le souci des autorités, mais pas seulement, puisque le public est aussi concerné est de préserver les équilibres écologiques de la côte. C’est pourquoi, la participation de tous est souhaitable. Un accent particulier fut mis sur la protection de l’environnement. De nombreuses brochures de sensibilisation à l’environnement furent distribuées. Il est à signaler qu’une action louable a été orientée vers les enfants, notamment par la réalisation de brochures adaptées. Durant la même journée, fut organisée une conférence, avec une communication intitulée « Ensemble pour le classement de la zone marine du Gouraya », accompagnée d’un documentaire explicatif. On y apprend que les autorités envisagent le classement de la zone côtière de la région de Gouraya, tout comme elles avaient créé le Parc National du Gouraya il y a quelques années. Cette action permettrait de doter la région des moyens nécessaires, lui permettant de s’aligner sur les normes internationales en matière de gestion du littoral. La conférence a été relevée par la présence d’universitaires et scientifiques, qui ont enrichi le débat qui a suivi les communications. Relevons aussi l’intervention d’un patron de pêche, présent parmi l’assistance, qui avait exposé son expérience de près d’une soixantaine d’années, relevant la rareté de plus en plus alarmante du poisson dans la région. Il s’était demandé pourquoi il n’existe plus de Garde-pêches comme dans le passé à l’instar des Garde-Côtes. Cela permettrait de contrôler l’activité et de protéger le poisson de la pêche sauvage, conformément aux normes, permettant aux espèces marines de se renouveler pour se reproduire dans les meilleures conditions. Notons enfin, qu’une étude menée par l’ISMAL, l’Institut des Sciences de la Mer et de l’Aménagement du Littoral a révélé l’existence dans la zone marine du Gouraya, de plus de deux cents espèces de poissons (deux cent onze, exactement) et de cinq mammifères marins, en plus de centaines d’espèces de zooplancton et autres phytoplancton. La richesse de la flore marine n’est pas en reste, puisque cette zone abrite une composition végétale marine en très bon état, constituant l’équivalent des forêts pour les espèces terrestres, permettant aux nombreuses espèces de poisson de s’y alimenter et de s’y reproduire. Enfin, et pour la deuxième journée, une randonnée fut organisée entre le village d’Amtik, sur les hauteurs de la ville, jusqu’à Boulimat, permettant la découverte de la région, et établissant un contact avec les populations locales, afin d’étendre la sensibilisation à la protection de l’environnement à ces régions. Une ballade en mer était également programmée.

N. Si Yani

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