Avec une flotte de pêche qui comprend une vingtaine de chalutiers et une cinquantaine de sardiniers, ainsi que plus de cent cinquante petits métiers, la production annuelle de poisson au port de pêche de Bejaïa s’élève à plus de trois mille tonnes, avons-nous appris en marge de l’opération « ports bleus », organisée samedi dernier. Ce qui donnerait selon nos estimations une moyenne de trois à cinq kilos de poisson par habitant de la wilaya et par an. Un chiffre hélas très loin des besoins réels de la population en matière de consommation du poisson. Ce qui expliquerait en partie, la cherté de ce produit sur le marché. Mais les autorités semblent en être conscientes. Tout un programme a été initié depuis quelques années, pour le développement de la pêche dans la région, notamment par l’aménagement de nouveaux ports de pêche, tels que ceux de Tala Yilef et de Beni-Ksila, en plus de l’aménagement du port déjà existant, et du développement de ses capacités de production, en y installant un entrepôt frigorifique, un espace de réparation navale, une fabrique de glace et l’ouverture d’un comptoir de vente de matériel de pêche et de pièces de rechange. La flotte de pêche sera, en principe enrichie par un apport d’une quinzaine de chalutiers supplémentaires, ainsi que d’une cinquantaine de sardiniers et d’autres équipements également. Un programme de formation a aussi été initié au bénéfice de cent cinquante marins. Plus d’une dizaine d’associations activent dans le secteur de la pêche et de l’aquaculture. Evidemment, tout ça pour un coût qui est évalué à plusieurs centaines de millions de dinars. Mais ce n’est pas tout d’avoir des chiffres. L’évaluation qualitative n’a pas été présentée dans le document. Impossible donc, de connaître l’état d’avancement des projets, et leur impact sur l’économie de la région. Quelle est le degré de satisfaction des besoins de la population en matière de produits de la pêche, et quel sera l’avenir de ce secteur ? Les perspectives sont prometteuses, puisqu’il s’agit, toujours selon ce même document, d’élargir les activités à l’aquaculture et à l’ouverture d’autres points de vente de poisson dans toutes les communes de la wilaya. Actuellement, près de soixante-dix points de vente de poisson ont été recensés. La réalisation d’une grande poissonnerie est prévue par l’APC du chef-lieu de wilaya, pour un montant de quinze millions de dinars. Par ailleurs, plusieurs autres projets sont prévus pour le développement du secteur. A savoir, l’ouverture d’une unité de transformation du Thon, une ferme aquacole, une fabrique de glace, ainsi que l’acquisition de nouveaux chalutiers et sardiniers. Terminons cet article pour signaler que le Ministère de la pêche a prévu une enveloppe de cent soixante-dix milliards de dinars pour le développement du secteur, à horizon 2020. La wilaya de Béjaïa bénéficiera dans ce cadre de plus de cinq cents projets d’investissement public, dont l’acquisition d’une centaine d’unités de pêche artisanale, de crédits campagne pour sardiniers, de plus d’une trentaine de projets d’aquaculture, ainsi que de nombreux autres projets. L’accès au port de pêche, faut-il le signaler, n’est toujours pas libre, l’isolant ainsi de la population et privant les visiteurs de découvrir tout un pan de l’économie et de la vie locale. L’état du port de pêche est assez déplorable. Rien n’a été prévu ou préparé pour accueillir les visiteurs. Déchets, détritus, terrain accidenté matériel usagé et rouillé jetés çà et là… La mer à l’intérieur du port était couverte de détritus de toutes sortes : bouteilles en plastique, en verre, cannettes de toutes sortes, des flaques d’huile, des caisses en bois,… Ce jour-là le port était loin d’être « bleu ». A l’intérieur du hall réservé à l’exposition, plusieurs stands ont été aménagés, pour présenter au public les différentes activités, notamment celles des organismes officiels chargés de l’événement, mais aussi des associations, à l’instar d’Atlantide, Amis de Gouraya ou des Scouts. Des prospectus furent ainsi largement et généreusement distribués, d’autant plus que les visiteurs se faisaient rares. Toutefois, la direction de la pêche a agréablement surpris, par la présentation d’un document relativement bien présenté reprenant des chiffres intéressants à connaître.
N. Si Yani