La mairie de nouveau fermée

Partager

Le bras de fer entre l’APC de Toudja et les vendeurs d’eau par camion-citerne est loin de connaître son épilogue. Hier encore, les propriétaires de citernes tractables, commercialisant l’eau des sources naturelles de Toudja, sont revenus à la charge, en fermant le siège de la mairie pour la deuxième fois consécutive pour réclamer la restitution de leur autorisation d’exploitation. Ce document, délivré par la Direction de l’hydraulique, leur a été retiré par la gendarmerie, en vertu d’un arrêté communal promulgué par l’APC de Toudja, au mois de juin dernier. Cet arrêté qui « interdit formellement aux propriétaires de camions-citernes de puiser l’eau des sources pour sa vente », a été signé selon le maire, « sous la pression de la population locale qui s’est plainte du manque d’eau, notamment durant la période des grandes chaleurs ». D’ailleurs, les présidents des associations des villages de Toudja, qui se sont réunis, avant-hier, avec les élus locaux, ont insisté auprès de l’APC pour maintenir en vigueur cet arrêté affirme-t-il. « Je me suis réuni avec les représentants des associations de la commune et ils ont insisté pour que cet arrêté soit exécuté et respecté. D’abord, parce que ces commerçants travaillent dans l’illégalité et puis, car la population locale souffre de la pénurie d’eau à cause du siphonage de l’eau des réservoirs par ces mêmes vendeurs d’eau par citernes tractables », a-t-on justifié. De leurs parts, les propriétaires de camions-citernes dénoncent « la politique de deux poids, deux mesures » prônée par l’APC de Toudja. « Pourquoi l’on n’interdit pas l’activité de l’unité de mise en bouteille des eaux minérales implantée à Toudja. Nous aussi, nous détenons des autorisations délivrées par la Direction de l’hydraulique. Sachez bien que cet arrêté enverra une cinquantaine de commerçants au chômage », tempête l’un de ces commerçants. Bien que l’eau coule à flot dans la commune de Toudja, qui recèle des sources d’eaux naturelles intarissables, lesquelles ont alimenté l’antique Saldae, à l’époque romaine, la population locale souffre, à l’heure actuelle, cruellement et paradoxalement, du manque d’eau, surtout en été. Ce constat amer est dû à une mauvaise gestion de ces sources hydriques par l’APC de cette municipalité qui manque de moyens matériel et humain. Pourquoi donc refuse-t-on de confier la gestion de ces eaux à l’ADE ? «Tout simplement, parce que les citoyens de Toudja ne veulent pas payer l’eau qu’ils consomment. Ils disent que ce sont Dieu et la nature qui les ont gratifiés par ces richesses et non pas l’Etat ! », s’étonne un membre de l’association des amis du Musée d’eau de Toudja, qui milite pour le transfert de la gestion des eaux de la commune à l’Algérienne des eaux  pour gérer à bon escient ces sources hydriques. 

     

 Boualem Slimani 

Partager