«La wilaya de Bouira reste l’une des wilayas les plus menacées par les inondations à l’échelle nationale, compte tenu des nombreux oueds, rivières et barrages qu’elle compte, mais aussi vu sa nature géographique, essentiellement constituée de montagnes et de terrains accidentés ». Ce constat a été fait par Tahar Meliza, délégué national aux catastrophes naturelles auprès du ministère de l’Intérieur, lors d’une réunion tenue la semaine dernière à Bouira, consacrée aux catastrophes naturelles. Et les premières pluies orageuses qui se sont abattues, fin septembre et au début de ce mois d’octobre sur la wilaya, ont annoncé la couleur et conforté le spécialiste en catastrophe naturelle dans ses propos. En effet, les dernières intempéries ont causé d’importants dégâts. Des dégâts matériels mais aussi humains. A titre indicatif, et pour rappel, trois passagers d’un véhicule ont trouvé la mort, fin septembre, près de la localité d’Ighrem. Ils ont été emportés par les eaux pluviales. Ce drame aurait pu être évité si le flux d’eau avait été canalisé et contenu par un réseau digne de ce nom, au lieu de déborder sur la voie carrossable. Ces intempéries enregistrées aux quatre coins de la wilaya de Bouira ont également généré beaucoup de désagréments, notamment en matière de circulation. Ce fut notamment le cas la veille de l’Aïd el Kebir. A Bouira ville, aucun boulevard n’a été épargné par la furie des eaux. Ces dernières, n’ayant pu être contenues par les avaloirs, trop petits et bouchés, ont débordé sur la chaussée. C’est ce qui arriva au niveau de l’artère la plus empruntée, en l’occurrence, le boulevard Zighout Youcef. Et ce ne sont là que les premières pluies automnales. Si les premières averses de ce début d’automne ont causé autant de dégâts et pris au dépourvu les autorités locales, qu’en sera-t-il quand l’hiver sera là. Les conséquences seraient beaucoup plus catastrophiques, à moins que les responsables concernés ne prennent les devants et fassent le nécessaire, puisqu’il y va des vies humaines. Quant aux dégâts matériels, n’en parlons même pas. D’autant plus qu’il ne s’agit que de simples interventions au niveau des évacuations des eaux. Autrement dit, il ne s’agit que de petits chantiers gérables dans de courts délais. A propos de chantiers, il y a lieu de signaler que ceux en cours, portant sur la réalisation d’ouvrages et de déviations de lits des oueds, sont en retard. Du coup, c’est toute la canalisation de ces eaux en furie qui est quasiment impossible. L’hiver c’est aussi la neige en haute Kabylie. Là aussi, et pour éviter les scénarios de 2008 et 2009, les autorités locales sont appelées à prendre les devants pour parer à l’isolement des villages, notamment ceux relevant des communes de montagne. Cette mesure préventive consiste essentiellement à mettre en place et à portée des villages, susceptibles d’être bloquées, des engins de déneigement. Un autre alea vient compliquer encore plus la vie des villageois, à chaque chute de neige, c’est l’approvisionnement en gaz butane. Le règlement de ce problème est à la portée des autorités locales, puisque il suffit d’un peu d’anticipation et de prévoyance.
D .M
