Tout pour booster la filière céréalière

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Nous sommes à l’orée du lancement de la campagne labours-semailles de la saison 2014/2015 et les agriculteurs de la haute Vallée de la Soummam se préparent déjà à accomplir les premiers sillons se contentant des premières pluies tombées depuis le début de l’automne qui s’avèrent insuffisantes, selon le président de l’association des producteurs des céréales de la wilaya de Béjaïa, qui a précisé par ailleurs, qu’en ce qui le concerne, il entamera les labours cette semaine. « J’ai une dizaine d’hectares à emblaver de céréales, ce qui nécessite un mois de travail environ. Pour cela, je suis obligé d’entamer les labours ces jours-ci pour pouvoir être à jour pour le lancement à temps et dans de bonnes conditions de la campagne de ramassage des olives qui va s’enchainer juste après celle des labours semailles », a-t-il dit. Il faut dire aussi que l’Etat a mis en place des organes de gestion afin d’organiser la filière des céréales dans l’optique d’aider les producteurs à moderniser leurs exploitations. D’abord, il y a eu, le 17 août dernier, la création d’un guichet unique dans la wilaya de Béjaïa au profit des producteurs de céréales, composé de l’Union des coopératives agricoles (une filiale de l’office Algérien interprofessionnel des céréales), de la banque de l’agriculture et du développement rural et de la caisse régionale de mutualité agricole. Pour faciliter la tâche aux producteurs de céréales, ces trois organismes ont crée ce guichet unique où chacun a installé son représentant afin de répondre aux attentes des producteurs. Le producteur déposera un seul dossier au niveau de ce guichet pour la commande des semences et des engrais, souscrire une assurance multirisque, et solliciter un crédit de campagne. Il n’a plus à errer d’un guichet à un autre et devenir la proie de la bureaucratie. Cette initiative d’un guichet unique a été bien appréciée par les agriculteurs. Si l’on s’en tient à cela, l’Etat, à l’instar des autres filières agricoles, a décidé aussi d’organiser la filière céréaliculture en mettant en place une structure qui sera représentée par un conseil national, lequel coiffera des conseils régionaux et chaque conseil régional coiffera, à son tour, des bureaux exécutifs de wilayas. Le bureau de la wilaya de Béjaïa est relié au conseil régional de Constantine. L’objectif visé par l’Etat par cette structuration est d’aider les producteurs de céréales à faire des bonds en avant afin d’améliorer la quantité la qualité ainsi que la productivité. Revenant à la campagne labours/semailles. Jadis, les ruraux en Kabylie ne vivaient que des produits de la terre, une terre nourricière arrosée de la sueur de leurs aïeux. Pas un seul endroit n’est laissé improductif. Chaque fellah a aussi son cheptel qui lui donne du fumier pour fertiliser le sol. Un fumier posé en petits tas, l’un à côté de l’autre, sur toute la surface à emblaver. Il sera étalé et suivi de la jetée des semences au commencement des labours. Pour éviter aux bétails de brouter les tiges, sur le chemin menant aux parcelles emblavées, est installé un portail en forme de «V» appelé  (Thisseghlith) permettant seulement le passage aux personnes. Pour annoncer le lancement de la campagne, chacun des gros propriétaires terriens préparent un couscous garni de grains de grenades, seul fruit d’automne, appelé (Adhemine). Ce repas est servi pour les villageois sur la place publique dans un grand ustensile collectif (l’djefna). Arrive la campagne de fauchage des céréales, les villageois organisent la Touiza qui est une action collective pour aider un fellah. Le battage se fait sur une cour (anar) aménagée avec de la bouse de vache étalée sur toute la surface. Une poutre est installée au milieu à laquelle sont attachés des bœufs qui tourne autour écrasant les épis. En fin de journée, les fellahs attendent la levée d’un petit vent appelé (l3oune) qui aide à la séparation des grains de la paille. Les grains partent remplir les greniers et la paille est laissée sur place couverte pour éviter sa détérioration par des intempéries. Dans le village, chaque famille possède une cour qui sert aussi de lieu de préparation des tissages traditionnels. De nos jours, ce bon vieux temps reste seulement un beau souvenir pour ceux qui l’ont vécu. 

L. Beddar

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