«Je suis en quête de producteur»

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Yidir Awasif est un chanteur amateur de Béjaïa, lauréat du prix de la meilleure voix lors d’une des éditions du Festival de la musique et de la chanson kabyles. Malgré ses nombreux talents, il peine à trouver une maison de production qui l’aiderait à sortir des albums. L’artiste nous a accordé une interview.

 

La Dépêche de Kabylie : Comment a commencé votre passion pour la chanson ?

Yidir Awasif : J’ai commencé à chanteur tout jeune, vers l’âge de neuf ans. Je me suis rendu compte que les gens prenaient plaisir à m’écouter. A l’époque, nous habitions à Relizane. Mes camarades de classe appréciaient ma voix et me demandaient souvent de leur chanter quelque chose. Ils découvraient à travers moi la chanson kabyle. Par la suite, j’ai appris à travailler ma voix, puis j’ai commencé à chanter aussi l’oriental et le raï. A l’âge de dix-huit ans, nous sommes rentrés à Vgayeth. Et là j’ai commencé mes premières scènes. J’ai adhéré à des mouvements associatifs culturels amazighs, ce qui m’a permis de rencontrer plusieurs chanteurs locaux et d’apprendre le métier. Ma première scène fut en 1999, à Boukhlifa, à l’occasion de la célébration du printemps berbère. Depuis, je n’ai cessé de chanter à diverses occasions et à divers endroits. J’ai participé à trois reprises au Festival de la chanson amazighe, organisé par le comité des Fêtes de la ville de Bougie. C’était en 2000, 2002 et en 2004. Cette année-là j’ai obtenu le premier prix. Après cela j’ai fait plusieurs autres scènes dont des galas à l’université et dans des fêtes de mariages. J’ai aussi participé en 2008, au Festival de la musique et de la chanson kabyles qui s’est tenu cette année-là à Tamanrasset, où j’ai obtenu le prix de la meilleure voix. En 2009, à l’occasion du même festival, j’ai participé comme chanteur avec le groupe Numidia. Nous avons été récompensés en obtenant le deuxième prix.

 

Sur quelles autres scènes vous êtes-vous produit ?

En 2009, j’ai fait un gala avec un grand artiste bougiote, Karim Tizouyar, à la Maison de la Culture de Béjaïa. Et en 2012, j’ai également participé à une tournée organisée par l’OREF dans cinq villes : Mascara, Saïda, Aïn Sefra, Bechar et Tindouf. Cela nous avait permis de faire connaître notre musique au public de ces régions et l’accueil fut des plus chaleureux.

 

Quels types de musique interprétez-vous ?

Mon type de musique c’est ce qu’a appelé Takfarinas : la Yal musique. Elle consiste en une mixture de plusieurs genres de musiques locales et internationales, mais toujours en kabyle. On y trouve du sétifien, du chaoui, du rock, de la pop, du chaabi, etc… Ma voix me permet de chanter différents styles, et j’en profite pour varier les registres. J’aime bien aussi chanter en arabe. J’aime toucher tous les publics.

 

Vous est-il arrivé de monter sur scène avec des chanteurs célèbres ?

J’ai eu l’honneur de chanter sur des scènes aux côtés de plusieurs chanteurs célèbres, tels Rabah Asma, Ali Amrane, Abdelkader Bouhi, avec qui j’ai même fait un duo. Je me suis également produit avec Hassiba Amrouche, Taos Arhab et Takfarinas.

 Avez-vous tenté de sortir un album ?

En 2012, j’ai enregistré un album intitulé ’’Tameghra Iguenowan’’ (la fête des cieux), chez un éditeur privé. Mais l’album n’est jamais sorti. Il s’agissait d’un ensemble de chansons du terroir musical algérien, en chaoui, kabyle, targui et gnaoui, entre autres.

 

Pourrions-nous connaître vos projets ?

Je suis en train d’écrire des textes. En parallèle, j’ai des poèmes écrits par mon père. J’ai la ferme intention de constituer un nouvel album. J’ai également un autre projet, celui de reprendre quelques titres de la musique classique algérienne. Mais pour cela, j’ai besoin d’un producteur.

Interview réalisée

 par N. Si Yani

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