Hommage à Mohia

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En hommage à Mohia, le mois de décembre prochain verra le lancement de la 2ème édition du prix Mohia d’or de la meilleure dramaturgie.

Ce concours pour le prix Mohia sera organisé par la direction de la culture et l’APW de Tizi-Ouzou à l’occasion des 6ème journées théâtrales en hommage à cet artiste, qui auront lieu les 06 et 07 décembre prochain. À cet effet, les organisateurs de ce concours, ont fait savoir que les textes objets de cette lice artistique devront être déposés avant le 31 Octobre en cours.

Cette 2ème édition du prix Mohia d’or de la meilleure dramaturgie en Tamazight se veut à la fois comme ultime hommage à cet illustre dramaturge, et également une promotion de la pratique théâtrale. Il s’agit aussi pour les initiateurs de ce prix, d’encourager les jeunes à se lancer dans l’aventure artistique en générale et de booster la production théâtrale en particulier. Pour rappel, Mohia de son vrai nom Abdallah Mohia, plus connu aussi sous le nom de Mohand Ouyahia, est né le 01 Novembre 1950 à Azazga (Tizi-Ouzou). Il a passé une partie de son enfance à Azazga, puis il déménagea à Tizi-Ouzou. Elève au lycée Amirouche, il décrocha son Bac en 1968. Il rejoint, par la suite, l’université d’Alger pour poursuivre ses études en mathématiques. Il a obtenu son diplôme de licence en mathématiques en 1972, après, il s’inscrira à l’école d’ingénieurs en Hydraulique en France après avoir réussi le concours d’accès à cet établissement. Mohia se consacra à la production théâtrale à partir de 1983 en animant la troupe Assalou. De cette troupe, il créa un atelier consacré à la traduction et l’adaptation. Il enseigna Tamazight à l’association culturelle berbère. Il se consacra aussi durant les années 1990 à la création artistique en publiant des poèmes, des nouvelles ainsi que de nombreuses traductions, de pièces de théâtre, de nouvelles et de poésies vers le kabyle. Mohia décéda le 07 décembre 2004 à l’âge de 54 ans.

Mohia a, à son actif, une riche et percutante production artistique. À travers ses poésies, il traduisait des situations complexes par un langage simple et une force du verbe qui n’ont jamais fait défaut à la sémantique. Il a enregistré une quinzaine de cassettes audio d’une manière artisanale, et il était catégorique à ce que ses productions ne soient jamais vendues. Il a consacré une grande partie de sa vie, à la fois à l’adaptation et à la traduction de poèmes, de chansons, et de pièces théâtrales universelles. Pour lui, la culture amazighe doit être connue à l’international et ce, en évoquant sa dimension universelle. D’où il s’était intéressé à la traduction et à l’adaptation des œuvres grecques et chinoises.

Par ailleurs, parmi les œuvres traduites et adaptées par Mohia, il y a entre autres, «En attendant Godot» de Samuel Beckett, «La décision» de Bertolt Brecht, «L’exception et la règle» de Bertolt Brecht, «La Jarre» de Luigi Pirandello, «Le Médecin malgré lui» de Molière, «Tartuffe» de Molière, «Le Ressuscité» de Lu Xun, «La Farce de Maître Pathelin» auteur anonyme, «Pauvre Martin» de Georges Brassens, «Les Emigrés» de Slawomir Mrozek, et «La ficelle» de Guy Maupassant.

Il est à noter que les textes de Mohia ont été interprétés par d’éminents artistes de la chanson kabyle, entre autres, Idir, Ferhat Imazighène, Takfarinas et Slimane Chabi.

Rachid B.

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