Les oléiculteurs pessimistes à M’Kira

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Pour la seconde année consécutive, les oléiculteurs de M’Kira ne pourront pas compter sur leurs oliviers pour mettre quelques dinars dans leurs poches. En effet, rares sont les arbres qui présentent des branches chargées de leurs fruits qui devaient déjà commencer à mûrir  en ce moment, en abandonnant leur couleur verdâtre pour  virer  peu à peu et devenir noire avec une parfaite brillance. « A la mi-avril, les  oliviers entament leur floraison, alors qu’il faut attendre le début du mois de juin pour voir apparaître les petits fruits. Le début de la cueillette débute généralement  au début du mois de novembre mais de nombreuses familles nécessiteuses n’hésitent pas à ramasser, à la mi-octobre, les olives tombées délibérément des arbres pour les écraser afin d’avoir au moins quelques litres d’huile à leur disposition avant la grande cueillette »,nous explique ce malheureux villageois qui avait assisté impuissant, l’été passé à la disparition de ses oliviers lors de ce gigantesque incendie que nous avions rapporté en temps opportun dans nos précédentes éditions, et qui, rappelons-le, avait ravagé pas moins d’une soixantaine d’hectares à Taka,Taramant et Talaziz. Au demeurant, cette situation n’affecte pas uniquement  la partie haute de M’Kira mais elle touche également la basse-M’Kira. « On s’attendait vraiment à une très bonne campagne oléicole d’autant plus qu’on avait eu une abondante floraison mais, malheureusement avec les fortes chaleurs, les tempêtes de vent et les orages qui avaient sévi durant le mois de mai, rares sont les fleurs qui ont tenu et résisté. C’est pour cela qu’on ne voit que quelques olives sur les branches », nous déclarent avec beaucoup de tristesse ces agriculteurs de Tamdikt qui comptaient sur un rendement minimum de quatre cent litres d’huile . De leur côté les propriétaires des différentes huileries ne s’attendent pas à une grande activité mais ils doivent quand même procéder, dans les prochains jours au grand nettoyage et au dépoussiérage de leur matériel et de leur local pour recevoir les premières récoltes. « Comme vous savez, nous travaillons uniquement avec les oléiculteurs, donc, si la saison est bonne pour eux ,elle l’est également pour nous, d’autant plus que nous n’avons pas une autre activité parallèle avec ce matériel qui n’est destiné qu’au traitement des olives alors qu’avec  un autre matériel, on peut facilement se convertir à une autre activité. Ainsi donc,  nous n’aurons aucune rentrée d’argent, nous n’allons pas amortir notre investissement, comme nous ne ferons pas appel à notre main-d’œuvre habituelle composée de six à sept ouvriers, pères de famille. », nous confie ce propriétaire d’une huilerie moderne qui voit déjà ces familles perdre quatre mois de salaire. Par ailleurs, de nombreuses familles ne cachent pas leur crainte de voir le prix du litre d’huile grimper alors qu’il se situe actuellement entre 6OO et 7OO dinars.

Essaid  Mouas

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