Décidément rien ne semble inquiéter ou préoccuper les autorités et les responsables de l’unité de textile du centre.
Les cris des grévistes de la chemiserie du centre de Larbâa Nath Irathen, sise à 500 mètres sur le côté Ouest de la localité en question, ne semblent déranger personne, et ne trouvent aucun écho. Aucune oreille attentive ! Aucun responsable ne s’est donné la peine de se déplacer sur les lieux pour apaiser leurs souffrances et prendre leurs revendications au sérieux. Seul le commissaire principal de la localité en question s’est déplacé. En effet, un deuxième sit-in est observé devant le siège de la daïra, jeudi dernier, par les grévistes de ladite usine, pour demander le départ du directeur et de son adjoint, mais en vain. Sur les lieux, plusieurs grévistes nous ont interpellés pour crier leurs désarrois. Ils sont unanimes à exiger le départ immédiat du premier responsable et de son adjoint. Une des ouvrières, âgée d’une quarantaine d’années, nous dira : «Vous pouvez lire ce qui est écrit sur les banderoles que nous avons affichées sur les murs de la daïra. C’est là tout notre combat.» Et d’ajouter : «Depuis le début de la grève, nous n’avons pas arrêté de clamer haut que nous sommes contre la hogra et l’injustice. Nous voulons dignité et respect. Aujourd’hui, nous luttons aussi contre la sourde oreille des autorités, et nous sommes déterminés à aller loin dans notre action pour nous faire entendre. Et nous n’allons pas nous arrêter là!» Les grévistes ont rappelé qu’ils avaient déjà fait grève à l’intérieur de l’usine et comme les choses n’avaient pas bougé ils ont décidé de sortir dans les rues et fermer la RN15 pour se faire entendre. «Même s’il faut aller en dehors de la commune, nous le ferons sans hésiter. Nous ne nous découragerons pas», font- ils savoir. Effectivement, ce conflit, de l’avis de la population et même des travailleurs, a trop duré. Les responsables concernés et les autorités locales se doivent de désamorcer cette situation et de trouver la solution idoine. Mais aussi, beaucoup estiment qu’il est temps que les deux parties s’assoient à la table des négociations. Notons que c’est depuis le mois de juillet dernier que cette entreprise économique, spécialisée dans la confection et la fabrique de chemises, est secouée par une crise interne jamais connue dans ses annales. Le conflit qui ronge l’usine a divisé les travailleurs en deux groupes antagonistes qui se livrent bataille depuis le début du conflit. Le premier groupe, composé essentiellement des travailleuses, des membres de syndicats et des agents de sécurité demande le départ du directeur et de son adjoint. Tandis que le deuxième groupe antagoniste, composé des travailleuses et des membres de sa direction (directeur et sont adjoint), soutient les responsables déjà cités. Et durant tout ce temps, les choses ne s’améliorent pas et sont loin de s’améliorer. Enfin, la population souhaite voir les responsables désamorcer ce conflit qui risque de prendre une tournure fâcheuse.
Youcef Ziad