Plus de sept ans maintenant qu’un camion chargé de sable a dérapé le vingt-six mars 2007, du côté de la stèle » Premier Novembre 1954″ au centre ville, causant sa destruction complète et laissant ainsi cet endroit vide. Une enquête a été ouverte par les services de sécurité pour déterminer les causes de cet accident qui y avait provoqué une grande panique. D’autre part, le premier responsable de la kasma des Moudjahidine a agi avec célérité en rédigeant un rapport détaillé avec des photos à l’appui. » Cela fera presque huit ans que je suivait cette affaire, mais en vain. D’ailleurs, j’interpelle, à chaque occasion, les autorités locales à ce sujet. Ce monument doit impérativement être reconstruit, car c’est à cet endroit que la première balle a été tirée dans la nuit du 31 octobre au 1 novembre 1954″, nous dira Aâmi Ali Yabadène. Ce dernier ajoutera qu’au cours de la semaine dernière et avant la célébration du soixantième anniversaire de la célébration du déclenchement de la guerre de libération nationale, il a tenu à refaire le constat et retracer la genèse de cette stèle devant le chef de daïra. » C’est mon cheval de bataille. Je ne me tairai pas si ces monuments et ces stèles ne sont pas pris en charge comme il se doit. C’est le moindre respect que nous doivent nos valeureux martyrs », enchaînera notre interlocuteur. Ce dernier nous confiera par ailleurs que le chef de daïra avait promis devant tous les responsables des services techniques que cette stèle sera reconstruite dans les plus brefs délais. Aâmi Ali, en moudjahid fidèle aux siens, est revenu encore sur la restauration du monument situé à proximité de la sûreté de daïra. A ce propos, nous avions déjà appris qu’il serait pris en charge dans le cadre de l’aménagement du jardin. » Une enveloppe financière a été dégagée dans le cadre de l’aménagement des espaces verts. Ce monument est, lui aussi, concerné », nous avait répondu une source proche de ce dossier. Ce qui demeure toujours l’énigme est l’érection du mémorial en hommage aux cinq colonels de l’ex commune mixte de Draâ El-Mizan, à savoir : Krim Belkacem, Amar Ouamrane, Ali Mellah, Mohamed Zamoum dit Si Salah et Slimane Dehilès. L’idée de l’ériger remonte au cinq juillet 1999, lors d’une visite de l’ex ministre des Moudjahidine, M. Said Abadou et du président de l’organisation nationnale des Moudjahidine, M. Mohamed Chérif Abbès. La première pierre a été alors, déposée dans le site situé juste à proximité du cimetière chrétien et même une étude technique lui a été établie. Il devait accueillir, en plus du monument qui portera les portraits des cinq colonels et la liste des martyrs de toute cette région, un musée, une cafétéria et une salle de conférences. Quelques années après et dans la précipitation, il a été délocalisé en 2006, vers un autre endroit à l’intérieur de l’ex domaine agricole «Aissat Idir», endroit décrié pour tous. Actuellement, cet éternel projet, vieux de quinze ans, n’est qu’une structure en béton qui n’a l’air que d’une bâtisse en ruines. On croit savoir que l’actuelle APC veuille tout de même lui redonner vie, car une enveloppe de plus de deux milliards de centimes a été demandée à la wilaya afin de l’achever. » C’est une bonne chose. Mais il faudrait que cet endroit soit sécurisé d’autant plus qu’il se trouve dans un lieu éloigné du centre-ville et des regards des passants. Je vous dirai sincèrement que l’idéal était de le réaliser dans le premier site qui lui a été choisi.
Il n’est pas encore tard s’il y a une volonté de l’ériger au lieu de la pompe à essence du centre-ville.
Les cinq colonels méritent plus que ça. Et puis, c’est une page de notre glorieuse histoire qu’il faudra revaloriser et perpétuer dans le temps, pour servir d’exemple aux générations futures », constatera de son côté un ancien moudjahid.
Amar Ouramdane
