Après la réponse de la fédération algérienne de judo, en date du 24 septembre 2014, suite à la démission de Soraya Haddad, ex-entraîneur de l’équipe nationale des juniors filles, cette dernière a tenu à répliquer dans une lettre en date du 9 octobre courant.
Une missive que la fille d’El Kseur entame par un proverbe qui a beaucoup de sens : « Quand on veut noyer son chien, on dit qu’il a la rage » et de poursuivre à l’adresse de la FAJ : « J’apprends, en effet, que je n’ai pas démissionné. Apparemment, même ma démission dérange… et je découvre pour la première fois qu’il a été mis fin à mes fonctions alors qu’à ce jour, je n’ai rien reçu d’officiel afférant à cette décision. Les termes utilisés pour semble-t-il, éclairer l’opinion publique traduisent bien le climat d’intrigue et de mauvaise foi ayant entouré ce limogeage qui, dit en passant, ne saurait nullement nuire à mon image. Cette image que j’ai forgée par le travail et l’engagement avec le concours précieux de beaucoup de personnes dignes et honorables m’impose, aujourd’hui, de réfuter dignement l’arbitraire et l’inimitié qui accompagnent ce fait accompli. Cette même image, fruit de mon éducation, m’interdit de répondre à l’insulte par l’insulte. » Soraya récuse les accusations portées sur sa personne en les qualifiants d’infondées tout en expliquant, dans sa lettre dont nous détenons une copie, pour éclairer la famille sportive et l’opinion publique sur cette triste affaire. « Exposer les anomalies qui déstabilisent la gestion des équipes nationales ne doit pas être interprété comme une diffamation ou subversion. Au contraire, tout responsable qui désire bien faire doit accepter la critique constructive au lieu d’y voir une menace et réagir avec angoisse. L’allusion malintentionnée à mon comportement relationnel avec mes supérieurs est des plus gratuites. De quels manquements parlez-vous ? Qui a manqué de respect à l’autre ? Comment expliquez-vous le mépris et la marginalisation des entraîneurs dans la gestion des équipes nationales, la préparation des stages qui souffrent d’irrégularités et d’imprévus ? Ce bricolage érigé en système de gestion perturbe grandement notre travail d’entraîneurs. Devrait-on le subir indéfiniment sans jamais le dénoncer ? » s’interrogera-t-elle. Et d’ajouter : « Concernant le stage de Tikjda, j’ai le regret de vous rappeler que vous ne m’avez jamais envoyé de convocation à laquelle vous prétendez que j’ai opposé un refus sous prétexte que j’ai préféré prendre des vacances… Quel Algérien aurait l’idée de prendre des vacances en plein mois de Ramadhan ? N’aurait-il pas été plus convenable de me convoquer pour connaître les vraies raisons de mon absence ? Et même si c’était le cas, pourquoi cette précipitation à me limoger au lieu de m’interpeller ou au pire me traduire en conseil de discipline ? Que signifie ce limogeage qui ne m’a même pas été notifié en bonne et due forme ? Que cache cette peur de m’affronter ? Quant au climat qui règne au sein de la fédération et que vous qualifiez de serein et convivial, je me contenterai, sans rentrer dans les détails, de citer un seul fait grave qui me rappelle le flou entourant mon départ: Un nombre inconcevable de personnes se sont succédés bizarrement à de différents postes techniques et administratifs de la FAJ. » L’ex athlète de Mohamed Bouheddou a cité les responsables qui ont quitté leurs postes, à l’image des quatre secrétaires généraux, de deux directeurs techniques nationaux, de onze entraîneurs nationaux et de tous les secrétaires, avant de se poser certaines questions : « Comment expliquer un tel défilé ? S’agit-il de démissions en séries ou de limogeages pour des raisons similaires à ce stage de Tikjda ou ont-ils préféré prolonger leurs vacances du Ramadhan? Est-ce que vous avez également passé sous silence leur départ pour ne pas nuire à leur image ou plutôt à la vôtre…? L’ex médaillée de bronze des JO de Pékin s’est sentie déçue de constater votre intention de m’intimider en me reprochant un manque d’humilité et de modestie », avant de terminer sa lettre par une note de désespoir concernant l’avenir de la discipline en Algérie qui reste, à son avis, « incertain ».
Z. H