Des habitations menacées

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Le village de Selloum, situé à mi-chemin entre Chorfa et Takerboust, en bordure de la RN15, est de nouveau envahi par des dépotoirs sauvages portant un coup sérieux à l’environnement, à cause d’une programmation inappropriée des ramassages d’ordures par l’équipe d’éboueurs affectée en permanence dans ce village, comme en témoignent des déversements sauvages à proximité du ruisseau et près d’un forage qui alimente une partie du village au lieu-dit Tivhirine Oufella.

Ces ordures, drainées par les crues du ruisseau, forment un hideux amoncellement tout près d’une source dénommée El Ainser Netqentarth, récemment aménagée par les associations du village. A cela s’ajoutent d’énormes tas de déblais de matériaux de construction déversés au détour d’un dangereux virage, en bordure de la route goudronnée reliant Selloum aux deux villages d’Iwakuren. La tournée effectuée, mardi dernier, à l’intérieur du village en compagnie de quelques membres du mouvement associatif, nous a permis de découvrir avec effroi une alignée de maisons du quartier Akhenak, surplombant, à moins de 05 m, un terrifiant précipice de quelques 100 m qui prend naissance dans le lit du profond ravin et sur lequel sont visibles des éboulements, s’approchant dangereusement de ce pâté de maisons, lequel ne le sépare de  ce péril qu’une étroite ruelle, dont un tronçon d’environ 20 m est suspendu dans le vide et constitue un véritable danger pour les piétons qui l’empruntent. En guise de garde fous, il a été réalisé de manière dérisoire une clôture en grillage branlante, au moment où doit être aménagé en ces lieux un mur de consolidation pour arrêter l’érosion et les glissements de terrain qui s’approchent davantage des habitations serrées les unes contre les autres. Quand à la ruelle, qui dessert une bonne partie de ce quartier, elle serait sans aucun doute emportée pendant les violentes perturbations climatiques de l’hiver prochain. En matière d’aménagement urbain, les ruelles du village, que les habitants ont revêtu de béton depuis plus de 20 ans, offrent le décor d’un lamentable délabrement et ne tarderont pas à revenir à leur état primitif en terre battue infranchissable en hiver. Lors de notre déplacement, nous sommes tombé sur un rejet d’assainissement lâché à ciel ouvert à l’intérieur du quartier Lehlim. Nos accompagnateurs évoquent la présence de deux autres rejets au même titre que celui-ci, dans les cités dites Lekhnayes et Tinsouine, non raccordés au réseau principal. Le tronçon d’un Km de la RN15, traversant ce village dans le sens Nord-Sud et qui a bénéficié d’une opération de modernisation en 2011, a subi sa part de dégradation qui l’a rétrécie à l’extrême, après le passage des réseaux de gaz naturel de de l’AEP. La fibre optique, venue après l’opération de modernisation, dont la remise en état des lieux, n’est pas encore entamée, bien que les travaux sur les ouvrages ont été menés à terme depuis une année. Il a été constaté également que les fossés d’évacuation et de drainage des eaux pluviales de l’ensemble des voies d’accès sont soit obstruées faute d’entretien, soit complètement disparues par endroits. Notons enfin qu’une bonne partie du village continue à être alimentée en AEP à partir d’un ancien réseau vétuste, dont la distribution s’effectue à partir de fourchettes de fonte. Le village de Selloum a besoin d’un véritable plan de sauvetage pour réduire les retombées négatives sur le cadre de vie de la population.

Oulaid Soualah

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