La crise perdure

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«J’interpelle les autorités notamment nationales en l’occurrence le ministère de l’Environnement à se pencher sérieusement sur le problème d’hygiène qui constitue graduellement une menace pour la santé publique», dira M. Boucherit, élu du MEN à l’APC d’Akbou. La décharge sauvage communale est fermée depuis 66 jours sans que les responsables en place ne daignent faire quoi que ce soit.  On parle de centaines de tonnes de déchets ménagers entassés dans des milieux urbains. Les éboueurs de la municipalité souffrent le martyr en procédant, à leur risque et péril, au relèvement des ordures ménagères. A titre illustratif, un ouvrier de la voirie a été agressé au cours du mois dernier à Sidi Aich et un camion, propriété d’un privé a failli être incendié par des habitants riverains en colère contre les bennes remplies de déchets ramenées d’Akbou pour les déverser dans la décharge de leur localité. «Devant l’impuissance de l’APC d’Akbou à régler ce problème, où sont-elles les hautes autorités, le ministère de l’Environnement, l’autorité de la willaya. Avec le laxisme manifeste et le laisser-aller, nous sommes en train de jouer avec le feu. La société peut se révolter à tout moment», déclare un observateur de la région. M. Brahim Meziani, sénateur du FFS, évoque, quant à lui, une démarche parlementaire en phase d’être ficelée afin de trouver une issue à cette lancinante problématique. «Il faut la réouverture de la décharge dans l’immédiat. Nous avons entamé une procédure au niveau de l’APC d’Akbou mais nous sommes, du coup, accusés par certains responsables locaux de jouer à la récupération politique», avouera-t-il.

Grave accusation du vice-P/APC

Dimanche dernier, a lieu au niveau du siège de l’Association «Etoile Culturelle d’Akbou», une réunion à laquelle ont appelé les 11 élus de l’opposition ainsi que d’autres personnalités de la région. Le mouvement associatif à leur tête l’ONEC a dénoncé pour la énième fois la dilapidation du foncier de la commune et appelé le bloc de l’opposition à démissionner. «Est-ce la solution ?» se demandent les élus de l’opposition. «Nous sommes des orphelins ! On ne peut rien faire. L’espace qui nous a été réservé (APC…NDLR) pour se concerter et trouver des solutions est gelé. Nous ne sommes pas appelés, à ce jour, à une assemblée» dénonce M. Mouloud Salhi. Derniers rebondissements : des élus de l’opposition sont allés voir le maire, avant hier, pour «négocier», selon le vice P/APC, M. Iskounène, des postes de vice-présidents. «Ils ne sont que des opportunistes. Au lieu d’essayer de régler le problème de la décharge, on négocie des postes ! C’est absurde », nous dira le vétéran des élus. Et d’aller loin en se qualifiant, lui et les autres élus,  de «bras cassés», «nous devons tous démissionner pour l’intérêt suprême d’Akbou. J’invite le wali à dissoudre cette assemblée», propose-t-il. Devant cet état des lieux, aucune solution ne se profile à l’horizon. 

Le commun des mortels se demande alors : «où va Akbou?» «Il y a une énorme complicité des hautes autorités. Chacun fait en sorte de préserver ses intérêts à Akbou qui est la 22ème commune la plus riche de pays. Il y a des milliards et des milliards qui constituent un lobby dangereux pour l’avenir de la ville. On doit, en tant que société civile, se mobiliser et établir un rapport de force pour mettre barrage à ces appétits malveillants», a précisé M. Saïd Salhi, vice président de la LADDH, lors de son intervention. M. Djamel Azzoug, maire d’Amalou dont la localité frondeuse de Biziou est administrativement rattachée, parle d’un travail de concertation qui se fait constamment. «Nous travaillons depuis le déclenchement de la crise bec et ongle afin de rouvrir la décharge au moins pour une période de 06 mois», nous dira-t-il. Selon nos informations, le groupe «entêté» qui serait derrière la fermeture de la décharge s’appelle le groupe de «choc». Il se compose d’une dizaine d’individus «têtus» qui s’opposent encore à la réouverture de la décharge malgré l’instruction du wali. Selon nos sources, une personne influente du groupe aurait pu convaincre ces jeunes «révoltés» de rouvrir la décharge dans les jours qui viennent. En concertation avec le wali, M. Hamou Ahmed Touhami et le P/APC de Béjaïa M. Marouani, la cellule de crise installée diligemment par certains citoyens au niveau de la salle de délibération d’Akbou a réussi, à la veille de l’Aïd, à obtenir dix jours pour déverser les ordures au niveau de la décharge de Boulimat. «C’est coûteux. On ne peut pas continuer à faire la navette de 85 kms. Comme on peine à affréter du privé cela devient épuisant pour la municipalité et pour la flotte. Elle demeure, tout de même, une solution provisoire», révèle une source municipale.

Menad Chalal

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