La guerre de leadership

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Le mouvement revendicatif qui s’est créé au sein du corps de la garde communale, en se scindant, a donné lieu à deux entités distinctes : le mouvement initial ayant à sa tête le coordinateur Chouaib, et celui, dit libre, conduit par son rival Lahlou Alliouat. Ces entités, qui après avoir partagé les mêmes idéaux et lutté ensemble, contre le terrorisme, se trouvent tout d’un coup opposées quant à la méthode à utiliser pour faire aboutir les revendications. Alors que le premier camp est en pourparlers avec le ministère de l’Intérieur et se montre optimiste quant à l’issue du dialogue ainsi ouvert, le second, rejetant toute tutelle avec ce ministère, ne croit qu’à la mobilisation pacifique de la rue pour faire entendre la voix de ses camarades. Muni d’un mégaphone, M. Alliouat, porte parole de du mouvement national des gardes communaux libres (MGCL), exhortait, avant-hier, les quelques dizaines de gardes communaux venant des wilayas voisines pour continuer les actions de rue, tout en insistant sur leur caractère fondamentalement pacifique. Pour ce chef de mouvement, il ne peut rien sortir de bon des pourparlers engagés. Seul le président peut satisfaire les revendications que le mouvement porte, puisque c’est sur sa décision qu’il a été créé. Et sans citer aucun nom, il nous confiait, avant-hier, en marge de son intervention: « Ils ont tout acheté les syndicats et tout. Mais nous, non. Ce n’est pas autour d’un pot de thé que se régleront nos problèmes ». Pour Dif, le second personnage de la deuxième aile de la garde communale, après le coordinateur Chouaib, le rassemblement d’hier était un échec. « Il y a eu tout juste 120 gardes communaux, alors que l’organisateur de ce sit-in en espérait plus de 16 000. Son appel s’adressait aussi aux militaires démobilisés ainsi que ceux employés dans les sociétés de sécurité ». Estimant que le seul représentant légitime de ce mouvement est le coordinateur Chouaib, il a fait savoir, au niveau de la cellule de communication où nous le croisions avant-hier, qu’une rencontre est prévue, demain (dimanche), entre les responsables de ce mouvement et le représentant du ministre. Et pour montrer que ces derniers campent fermement sur leur position, il ajoute que « si un seul point de la plateforme de revendications ne sera pas accepté pendant cette réunion, le mouvement retrouvera tout naturellement la voie de la protestation ». Ces points, faut-il le préciser, s’articulent autour de la carte Chiffa à 100%, le logement, le crédit bancaire, etc. Quoi qu’il en soit, les deux entités ne se gênent nullement. Car, à bien réfléchir, l’enjeu se situe ailleurs que dans l’efficacité des moyens employés. C’est une simple rivalité de leadership.                      

                             

Aziz B

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