On ne le dira jamais assez, le tabac n’est pas seulement un problème de santé publique, mais aussi un fléau social, notamment chez les jeunes et les adolescents. Ces derniers sont toujours plus nombreux à succomber à la tentation d’en consommer. « Nous n’avons certes, pas de statistiques précises à ce sujet, mais de façon générale, on peut dire qu’il y a une stagnation de la prise de tabac chez les personnes âgées de plus de 40 ans, tandis que la prévalence du tabac est en croissance exponentielle chez les plus jeunes », atteste un praticien privé exerçant à Akbou. Si cette occurrence est aussi marquée chez la frange juvénile, remarque-t-on, c’est que cette dernière se procure le tabac avec une facilité déconcertante. Dans les kiosques, autant que chez les vendeurs à la sauvette, installés parfois aux abords des établissements scolaires, les adolescents achètent des cigarettes au vu et au su de tous. Une banalisation qui fait froid dans le dos, quand on sait les graves risques qui pèsent sur leur santé. Corollaire immédiat : le tabac s’invite dans les écoles, comme en témoigne cet enseignant d’El Kseur : « Les sanitaires réservé aux garçons font office de fumoirs, où aucun responsable de l’établissent n’ose s’aventurer », rapporte-t-il, effaré. Le comble pour une institution éducative, sensée en premier lieu, préserver la santé de l’enfant scolarisé avant de lui fournir un quelconque savoir. Un psychologue établi dans la ville de Sidi Aïch insiste sur le rôle de la cellule familiale, notamment l’éducation parentale dans la sensibilisation de l’enfant contre les dangers liés au tabac. « Les mises en garde des parents contre les méfaits de la cigarette constituent le premier rempart, pour prémunir l’enfant contre ce fléau », insiste-t-il. Et d’ajouter : « la mission des parents doit trouver un prolongement dans l’école, notamment par la mise à contribution des unités de dépistage et de suivi ». Un autre médecin du service public officiant au niveau de l’EPSP de Seddouk estime que près de 20% des jeunes addicts au tabac vont basculer un jour dans la chronicité d’où l’impérieuse nécessité selon lui, d’investir au plus tôt dans le travail d’information et de sensibilisation. « L’expérience a démontré que ce n’est pas la coercition, mais la sensibilisation qui agit sur les comportements et modifie les habitudes. Il ne faut pas hésiter à utiliser des images « choc », compte tenu de leur impact et de leur efficacité dans la réduction de l’incidence du tabagisme, notamment chez les jeunes », recommande-t-il.
N. Maouche