Urgence d’une passerelle à Chekra

Partager

Les citoyens d’Ighrem et d’assif Assemadh, deux importantes agglomérations situées chacune en bordure des côtés d’Assif N’Sahel, franchissent à gué un cours d’eau (sous forme de torrent) au lieu-dit Chekra. Ils courent, à chaque traversée quotidienne, le risque d’être emporté notamment durant les violentes crues qui surviennent à la moindre averse de pluie, d’autant plus que ce gué est situé à moins de 200m en amont du point de jonction entre Assif N’Sahel et Assif Assemadh, lesquels drainent chacun les débits de nombreux ruisseaux sur des dizaines de kilomètres, d’où la violence du cours d’eau en ces lieux. L’animation particulière au niveau de ce dangereux passage s’explique, du fait que les citoyens des deux rives, qui sont en majorité des agriculteurs, possèdent des terrains composés de vergers d’arboricultures et de maraîchères, vers lesquels affluent des centaines de paysans vivant du produit de leurs terres. L’affluence est beaucoup plus accrue pendant les trois mois de la saison de l’oléiculture, durant laquelle ces citoyens se rendent en famille dans les oliveraies pour la cueillette d’olive. Une saison qui voit cette rivière «se réveiller» et entrer constamment en crue, et où ces familles, femmes et enfants, se voient contraints d’affronter la furie des eaux en traversant à gué sur environs 100m, et dont la moindre chute serait fatale. Pour traverser, ces familles forment une chaîne en s’agrippant les uns aux autres pour éviter d’être emporté par le violent courant, que personne n’ose affronter seul. Le niveau de l’eau atteint souvent la taille au-dessus de la ceinture. Elle est glaciale et sale, sachant que la totalité des rejets d’assainissement des daïras de Bechloul et de M’Chedallah ont été lâchés dans le cours d’eau d’Assif N’Sahel. Les plus nantis des agriculteurs utilisent des tracteurs agricoles pour traverser à sec. Ces engins sont les seuls à pouvoir traverser ce gué à cause de la violence du courant et le haut niveau de l’eau. La majorité des malheureux agriculteurs, qui le traversent par obligation, finissent par contracter des maladies chroniques, telles que l’asthme ou les rhumatismes. Il est à noter que le plus proche pont, enjambant ce cours d’eau, est celui aménagé il y a deux ans, à Hagui, à proximité d’El Adjiba, à quelques 04 Kms de Chekra et qui relie le CW98 à la RN5. Donc, il n’est d’aucune utilité pour les citoyens d’Ighrem et d’Assif Assemadh. Rappelons que pas moins de 03 personnes ont péri noyées dans un véhicule emporté par une crue à Ighrem, il y a deux semaines et ce, durant les dernières averses de ce mois d’octobre. La réalisation ne serait-ce que d’une passerelle pour piétons au-dessus du gué de Chekra est une nécessité absolue pour d’abord préserver des vies humaines, et permettre ensuite aux centaines d’agriculteurs de cultiver leurs terres en toutes saisons, sachant que des crues, qui durent souvent plus d’une dizaine de jours en hiver, les empêchent de se rendre dans leurs champs et leur causent d’énormes pertes. Un ouvrage que ne cessent de réclamer à cor et à cri, depuis plusieurs années, les citoyens de ces deux localités, mais qui tarde à voir le jour. Faudrait-t-il que d’autres victimes soient emportées par les violentes et imprévisibles crues d’Assif N’Sahel pour décider enfin de faire le nécessaire, en répondant favorablement à cette légitime doléance ?

Oulaid Soualah

Partager