Les habitants de trois localités assiègent la wilaya

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La dégradation du cadre de vie, l’absence cruelle des commodités essentielles pour une vie décente et le marasme social ont poussé, hier, des dizaines d’habitants de trois localités de la commune de Béjaïa, à savoir Boukhiama, Tazeboujt et Izza, à se rassembler devant le siège de la wilaya pour exprimer leur ras-le-bol devant «les promesses non tenues et le laisser-aller total des autorités locales».

Ces protestataires ont soulevé une myriade de manquements liés, notamment, à l’aménagement urbain. «La route principale qui mène vers nos localités est dans un piteux état. Durant la saison des grandes pluies, elle se transforme en véritable bourbier. Même avec un 4×4, vous ne pouvez pas passer», tempête Madjid Belkacem, président de l’association Ighil Izza, tout en précisant que cela fait «dix ans que les habitants de la région attendent le revêtement de cette route. «Y en a marre des promesses non tenues !», lâche-t-il, furieux. Par ailleurs, ces riverains dénoncent l’inexistence de réseaux d’assainissement à même d’évacuer sainement les eaux usées et pluviales. «Il n’y a pas de réseau d’assainissement dans notre localité. Les eaux usées coulent à ciel ouvert, alors que les eaux de pluies ne sont pas drainées. elles se stagnent sur la route, rendant la circulation pénible et offrant un décor désolant», déplore l’un de ces protestataires. En outre, les habitants d’Ighil Izza ont soulevé le retard flagrant accusé dans le raccordement de leurs foyers en gaz de ville. Selon eux, le blocage réside au niveau de la SDE de Bejaïa. «Nous habitons à 7 kms du centre-ville et nous ne sommes pas encore raccordés au gaz naturel. L’APC de Bejaïa nous a indiqué qu’elle a réservé 8 millions DA pour cette opération. Mais, lorsque nous nous sommes rendus à la SDE, l’ancien directeur n’a pas daigné se pencher sur notre cas», a-t-on dénoncé. L’autre problème qui ronge ces habitants est lié à la rareté d’eau potable. «Nous relevons de la commune du chef-lieu de wilaya et nous sommes encore ravitaillés, en 2014, par les citernes de l’ADE !», a-t-on déploré. Sur un autre chapître, les habitants de ces trois localités dénoncent leur exclusion de l’aide à l’habitat rural. «Nous ne comprenons pas comment les responsables nous ont classés dans la catégorie de zones urbaines, alors que nous souffrons du manque d’éclairage public, de trottoirs, d’abris-bus, d’eau potable et d’assainissement. Je pense que c’est juste pour nous priver des aides étatiques de 700 000 DA, accordées dans le cadre du soutien à l’habitat rural», affirme-t-on. De leur part, les parents d’élèves ont soulevé le danger qu’encourent leurs progénitures pour rejoindre les bancs de l’école. «Nos enfants font 4 kms à pieds sur une route dégradée et dépourvue de trottoirs et d’éclairage public pour aller à l’école», s’indigne-t-on.

Boualem Slimani

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