Le mémorial Ali Mellah à l'abandon

Partager

En ce soixantième anniversaire du déclenchement de la guerre de libération nationale, des cérémonies sont organisées au niveau de tous les carrés des martyrs, mais ce qui a attiré notre attention est l’état dans lequel se trouve le mémorial érigé au nom du colonel Ali Mellah. En effet, celui-ci manque d’une prise en charge totale. Il ne suffit que de faire un tour dans cet endroit pour constater cet état de fait. Des bouteilles et des détritus de tout genre traînent partout aussi bien à son entrée que dans la cour. Ce haut lieu est une structure qui renferme une stèle sur laquelle sont gravés plus de cinq cents noms de martyrs de toute la région et un musée où sont entreposés des effets vestimentaires et autres objets témoignant de la guerre de libération nationale et bien sûr des écrits sur la révolution. Juste à côté une salle de lecture et une bibliothèque. Si la salle de lecture est fréquentée par les lycéens et les collégiens qui préparent leurs examens de fin d’année, rien ne fonctionne durant une grande partie de l’année car le nombre de personnes qui s’occupent de ce mémorial est insuffisant. Les jeunes employés dans le cadre de l’IAIG n’obtiennent pas facilement le renouvellement de leur contrat. En plus de ce manque, il nous a été donné d’apprendre que même le gaz naturel n’est pas encore branché. Parfois, même l’eau ne coule pas des robinets. En hiver, ni le personnel ni les Moudjahidine qui s’y réunissent ne résistent au froid. Justement pour ce premier novembre, ils sont nombreux à dénoncer cet état. « Il faut que les pouvoirs publics le prennent en charge comme il se doit car c’est un lieu où un grand pan de l’histoire y est conservé. L’eau qui s’infiltre du sommet de la stèle a commencé à lui engendrer des dégradations. Toutes nos démarches pour sa restauration sont vaines. Nous avons eu des promesses, en vain », nous déclarera un moudjahid. Tout comme d’autres édifices de la commune, celui-ci n’a pas de statut clair. Les Moudjahidine souhaitent qu’il soit classé et qu’un projet soit inscrit pour son classement. D’autre part, nous avons appris que même si la liste des martyrs du carré de Adila était en phase d’élaboration, les tombes ne portent pas encore de noms pour des raisons qu’on ignore. « Si on veut rendre hommage aux martyrs, il ne faut pas réagir sporadiquement à l’occasion des fêtes nationales, puis on laisse tous ces carrés de martyrs à l’abandon », ajoutera le même moudjahid. En dépit de tout ce manque, il est du devoir de tout un chacun de participer à l’entretien de ces lieux historiques car c’est le patrimoine de tout un peuple et non seulement de l’état ou encore des familles de ces martyrs qui se sont sacrifiés corps et âme pour qu’aujourd’hui l’Algérie soit libre, indépendante et souveraine.

Amar Ouramdane

Partager