«Nous véhiculons un ambitieux projet»

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Ait Khelifa Akli est un fils de Chahid désigné il y a environ une année, comme secrétaire général du bureau communal de Seddouk de l’organisation nationale des enfants de Chouhada. Nous l’avons consulté à l’occasion de la préparation de la commémoration du 60ème anniversaire du déclenchement de la glorieuse révolution de Novembre 1954, et il nous a livré ses impressions.

La Dépêche de Kabylie : depuis quand êtes-vous à la tête du bureau de l’ONEC de Seddouk?

Ait Khelifa Akli : cela fait une année que je suis élu secrétaire général du bureau de l’ONEC de Seddouk. Moi et mes camarades avons engagé plusieurs activités sur le terrain, issues du programme que nous avons tracé et porté à l’intention des autorités locales.

 

Avez-vous prévu des activités de commémoration du 1er novembre ?

Pour cette fois-ci, on a voulu céder la place aux autres pour commémorer le 60ème anniversaire du déclenchement de la révolution de novembre, du fait que nous avons déjà organisé une fête grandiose, le 18 février passé qui s’était étalée sur quatre jours. Le programme riche et varié que nous avons mis en œuvre comprenait des visites au village historique du valeureux Cheikh Aheddadh, à un camp de concentration où sont torturés et tués des Moudjahiddines et sur des sites de combat. Au menu aussi une exposition photos et d’écrits, des projections de films, des documentaires et des témoignages animés par des acteurs de la révolution, racontant leur vécu dans le maquis. Je profite pour remercier, au passage, l’ensemble des associations qui prendront part à la commémoration de ce 60ème anniversaire du déclenchement de la révolution dans la commune de Seddouk, en attribuant une mention spéciale pour Madame Ait Hamouda, présidente de l’association locale de la femme artiste de Seddouk qui a mené un travail de longue haleine, en dessinant une cinquantaine de portraits de Chahids qu’elle a présentés dans son exposition. Elle a également organisé un concours de dessin pour les enfants et les jeunes, les sensibilisant à s’imprégner de l’histoire de notre pays.

Etes-vous porteur d’un projet ?

Je ne suis pas venu pour croiser les bras, mais pour faire bouger les choses. Au départ, on n’avait pas de moyens pour activer, du fait qu’on a perdu notre siège dans un incendie qui a ravagé même les documents. On a attendu une année et demie pour que l’APC nous attribue un local, où nous avions érigé notre siège actuel. Nous avons mis en route notre projet qui s’articule sur les célébrations des dates historiques comme il se doit, les inaugurations des places et ruelles de la commune aux noms de Chouhadas, le recensement de tous les vestiges historiques de la commune, la construction de stèles dans les villages et lieux de combats, la création d’un musée de la révolution et l’entretien du cimetière des Chouhadas du chef-lieu.

Avez-vous concrétisé tous ces objectifs ?

Même si on bute sur des entraves pour concrétiser les objectifs tracés, cela ne nous découragera pas pour autant à mener à bien notre mission. Au contraire, ces entraves nous stimuleront à aller toujours de l’avant. Nous voulons associer les autorités locales à la réalisation de toutes ces opérations, mais, malheureusement, tous les écrits que nous leurs avions formulés sont restés sans suite. La commune de Seddouk compte environ un millier de Chahids et des centaines de nouveaux sites à baptiser entre ruelles, placettes et édifices publics. Ce qui est navrant est que, depuis plus de 10 ans, rien n’a été fait. Nous avons demandé aussi de remplacer, par des plaques neuves, les plaques des rues baptisées, tombées ou arrachées, mais cette opération tarde à se faire. Nous avons aussi demandé le recensement de l’ensemble des vestiges historiques à sauvegarder, mais, là aussi, rien ne semble être fait. Ce qui est satisfaisant, c’est le fait de voir des villageois construire des stèles de Chouhadas. Le projet la création d’un musée au chef-lieu est retenu pour le rafistolage du cimetière des Chouadas de la ville de Seddouk.

Le mot de la fin…

Je lance un appel aux autorités locales afin qu’elles prennent en considération nos écrits et qu’elles nous répondent qu’elles que soient les décisions prises. Je voudrais aussi dire qu’il est plus que nécessaire que les commémorations des dates historiques s’articulent sur l’écriture de l’histoire, les tournages de films avec des témoignages et les visites guidées afin de les léguer aux générations futures.

Entretien réalisé par L.Beddar

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