Des centaines d’habitants de la daïra de Chemini, 50 km au sud-ouest du chef-lieu de la wilaya de Béjaïa ont procédé tôt ce dimanche matin à la fermeture de la RN 26 à Takrietz au niveau de deux endroits, Maakal et Boutagout, et ce pour contester leur «exclusion» du projet de raccordement au gaz naturel dans le cadre de la deuxième tranche entrant dans le plan quinquennal 2010/2014, selon les différents communiqués émanant de la coordination des citoyens de la daïra de Chemini. Quatre communes composant ladite daïra ont pris la ferme décision de recourir à cette action radicale, qui s’avère être la première dans les annales de la région. Le raccordement au gaz de ville des milliers de foyers reste la première préoccupation des villageois qui s’estiment méprisés par les pouvoirs publics, d’autant plus que l’enclavement en période hivernale fait redouter le pire pour des bourgades confrontées à de fortes chutes de neige. C’est vers les coups de 6 h 45 que les habitants ont pris d’assaut l’axe routier traversant le village Takriets de bout en bout, où d’énormes bouchons se sont créés en l’espace de quelques minutes. Les automobilistes ne s’attendaient guère à cette fermeture tôt le matin, car selon le communiqué de la coordination, le blocage de la route était prévu pour 8h. «Nous avons pris la décision de fermer la RN 26 avant 8h pour mener à bout notre action qui s’inscrit dans un cadre revendicatif du gaz naturel dans l’immédiat. On ne comprend pas la décision des pouvoirs publics de vouloir doter des régions par ladite énergie gazière, pourtant implantées dans les plaines, et de négliger les villages reculés aux fins fonds de la campagne », avance un membre de la coordination. Et d’ajouter : «Notre mouvement ne faiblira pas d’un iota tant que les autorités locales ne daignent pas répondre favorablement à notre revendication.» Les rédacteurs des différents communiqués qu’a rendus publics la coordination mettent l’accent sur le refus des autorités locales, et à leur tête le premier magistrat de la wilaya l’accusant d’être derrière l’atermoiement des pouvoirs publics de raccorder leurs foyers au réseau degaz naturel.
Bachir Djaider