Dans la matinée du samedi 1° novembre 2014, les autorités de la commune d’Aït Chaffa, les membres de la kasma des Moudjahidine, en présence de l’ensemble des citoyens du village, ont procédé à la baptisation de l’école primaire d’Oulkhou. Désormais, cet établissement portera le nom des trois chahids tombés au champ d’honneur durant la guerre de libération nationnale. Il s’agit des frères Djaout Meziane et Saïd et de leur cousin Djaout Cherif. L’un des intervenants au cours de la cérémonie témoignera du parcours de ces trois martyrs. Djaout Cherif est le premier moudjahid à tomber sous les balles ennemies en 1956 à Thalvant,dans la commune de Zekri. Saïd a été tué dans la forêt d’Aït bouadha en 1961. Meziane, l’aîné des deux frères, son cas est devenu un mythe. Il a été arrêté au début de la guerre dans son village et emmené au camp de Tazaghart. Soumis à la torture, il résista à toutes les souffrances. Ses tortionnaires le jetèrent nu dans le silo, supplice ultime pour lui arracher des aveux, ce supplice auquel personne n’a résisté est souvent suivi de la mort du prisonnier. Mais voilà que par une nuit sombre et glaciale de cet hiver-là le jeune Meziane qui n’avait pourtant rien mangé depuis le jour de son arrestation, réussit une spectaculaire évasion. Il quitta la caserne en empruntant le cour de la rivière Tassift Ibahrizen. Il remonta dans sa tenue d’Adam jusqu’à Bouboudi, le hameau le plus proche. Là il trouva refuge dans une maison encore habitée, il frappa à la porte et par décence, avant qu’on ne lui ouvrît, il demanda un burnous pour se couvrir. S’étant rétabli et rhabillé du mieux qu’on lui offrit, il rejoignit aussitôt ses frères dans le maquis de la région de Tigrine, Akfadou et Boukhrouf poursuivant le combat libérateur jusqu’à sa mort en 1958 dans la forêt d’Azazga. Encore à présent, personne ne sait par quel miracle il a pu sortir de ce trou et se soustraire à la vigilence des sentinelles du camp de Tazaghart. On comprend pourquoi de simples bergers ont pu venir à bout de la 4° puissance militaire de l’OTAN.
Gasmi Akli