… Bouira «habillée» pour l’hiver

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La tempête meurtrière, survenue le 25 septembre dernier au niveau des communes d’El Adjiba, Ahnif et Ath Mansour, est toujours dans les mémoires. Pour rappel, cette tempête a coûté la vie à un directeur de CEM et à deux élèves. Ces victimes ont été emportées par une rivière en crue, alors qu’ils étaient à bord de leur véhicule. Ce tragique accident rappelle combien la wilaya de Bouira est fortement touchée par les inondations. Elle est, à juste titre, considérée comme l’une des régions les plus exposées aux risques d’inondations. C’est du moins le constat qui a été fait par Tahar Meliza, délégué national aux catastrophes naturelles auprès du ministère de l’Intérieur. M. Meliza a déclaré au mois d’octobre dernier, lors de son passage à Bouira, que «la wilaya de Bouira reste l’une des wilayas les plus menacées par les inondations à l’échelle nationale, compte tenu des nombreux oueds, rivières et barrages qu’elle compte, mais aussi vu sa nature géographique, essentiellement constituée de montagnes et de terrains accidentés». Ceci a poussé les autorités locales, notamment la direction des ressources en Eau en collaboration avec les services de la Protection civile, a adopté un plan «anti-inondation». Ainsi, les communes de Ain Laaloui, El Hachimia, Bir Ghbalou, Aomar et Ain Lahdjer ont bénéficié dans le cadre du plan sectoriel 2011, d’importants projets de renforcements du réseau de conduites d’eau et autres protection d’oueds et lits de rivières, pour un montant de plus de 70 millions de DA. Trois ans plus tard, ce plan est «fin prêt», selon les estimations du wali de Bouira, M. Nacer Maaskri, qui a visité récemment, ces projets de réhabilitation. «Nous nous efforçons de prévenir toutes inondations, en prenant les devants. D’ailleurs, on a essayé de colmater toutes les brèches qui subsistaient», a assuré M. Maaskri.  Mais qui dit hiver, dit également vague de froid. D’ailleurs et selon les services de météo Algérie, une importante vague de froid est attendue pour après-demain mercredi, avec des chutes spectaculaires de températures. À titre d’exemple, on prévoit 14 degrés à Tizi-Ouzou, 15 à Béjaïa et seulement 11 à Bouira. Et comme chaque saison hivernale, la peur de la pénurie de la fameuse bonbonne de gaz hante les familles, notamment celles des villages les plus reculés et qui n’ont pas encore accès au gaz naturel. Le scénario de l’hiver 2012, où des centaines de villageois ont été privés de chauffages, car il y avait une forte pression sur le gaz butane, va-t-il se rééditer ? Et bien à en croire les services de la Direction des énergies et des mines (DEM), «il n’y a absolument rien à craindre». En effet et d’après les services de la DEM de Bouira, qui ont exposé un rapport détaillé à ce sujet lors de la dernière visite du wali à travers les communes de Maâla, Zbarbar et Guerrouma, la production du gaz butane au niveau de la wilaya de Bouira, laquelle s’effectue via deux unités d’enfûtages, une dans la commune de Chorfa et une autre à Oued El Bardi, est jugée «largement suffisante» pour approvisionner toute la wilaya en gaz butane. Pour ce qui est de la première unité à savoir celle de Chorfa, il s’agit d’une mini-unité qui peut produire 8 000 bonbonnes de gaz par jour, avec un rythme normal de deux équipes. Concernant le potentiel de stockage de cette unité les responsables des énergies et des mines, à l’échelle de la wilaya, préciseront qu’elle peut contenir jusqu’à 100 tonnes de GPL. Concernant la destination des bonbonnes de butane produites par cette unité elles couvrent essentiellement les dix (10) communes de l’Est de Bouira. Au sujet de la seconde unité de production et de stockage, celle d’Oued El Bardi (la principale), les services de la DEM indiquent qu’«elle dispose d’une grande capacité de production et de stockage. Elle produit environs 16 000 bonbonnes par jour, avec une capacité de stockage de 10 000 tonnes de GPL. En temps normal, elle fonctionne avec deux équipes, mais afin de faire face à la forte demande, une équipe supplémentaire a été récemment, affectée». En tout et pour tout, ce ne sont pas moins de 24.000 bonbonnes de gaz butane qui sont produites chaque jour, indique-t-on encore.

Ramdane B.

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