Les tronçonneuses déciment les forêts

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Depuis la baisse des températures, coïncidant avec le début du mois de novembre, les tronçonneuses à bois refont leur apparition dans la région de Aïn El Hammam.

Des quatre coins de la région, raisonne la stridence des tronçonneuses à bois, ces engins destructeurs de la forêt. Les arbres tombent un à un, sans distinction de l’espèce ni de l’état. On ne choisit pas son «sujet», Jeune ou rabougri, sec ou vert, qu’importe. Pourvu qu’il brûle. Si le chêne semble apprécié pour la qualité de son bois, le merisier ou le frêne n’échappent pas pour autant, aux mains des coupeurs d’arbres. Leur activité a été particulièrement intense, durant le week-end passé où, profitant du beau temps, de nombreux citoyens ont fait provision de bois.  Des bûcherons spécialisés dans la coupe des arbres proposent leurs services, moyennant huit cents dinars de l’heure. Il n’est pas rare de les rencontrer, scie électrique en bandoulière, sur les chemins menant vers les champs. La demande ne manque pas en cette saison. Pour faire face au froid rigoureux de la région, les montagnards démunis n’ont d’autre moyen que de se rabattre sur le bois de chauffage malgré ses inconvénients tels la suie et la fumée et les difficultés de transport. Faute de source d’énergie, à moindre coût, les cheminées à bois reviennent à la mode. Les nouvelles constructions en sont toutes dotées. Ceux qui n’en ont pas prévu, se rabattent sur des poêles fabriqués localement, avec des jantes de camion ou des buses en métal. Des chauffages qui «avalent» de grandes quantités de bois même vert. Les prix du mazout et du gaz sont tels qu’on ne peut incriminer les petites bourses qui se contentent de ce que leur offrent les champs même si cela doit révolter les défenseurs de la nature. Quant à la protection de l’environnement dont ils sont, pour la plupart, conscients, ils n’en ont cure. «Je sais que notre région a plutôt, besoin d’un reboisement intensif. Mais je n’ai pas d’autres moyens de chauffage» signale un fonctionnaire qui nous apprend qu’il a passé son congé «à couper du bois, dans les champs». L’arrivée tant attendue du gaz de ville pourra peut être mettre un frein au saccage de la forêt. Préserver des arbres centenaires n’a pas de prix.

A.O.T.

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