Le torchon brûle !

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C’est une première à l’échelle de la wilaya de Bouira. Plusieurs dizaine de médecins spécialistes dans le secteur privé, ont manifesté, hier, devant le siège de la wilaya, afin de protester contre «les abus de pouvoir» du directeur de la santé.

Ce dernier, est accusé par ses praticiens de vouloir «imposer sa loi au détriment des lois qui régissent leur profession». En effet, c’est aux alentours de 9h du matin qu’une cinquantaine de médecins issus des diverses localités de la wilaya, se sont réunis devant le siège de la wilaya, en ayant comme seul mot d’ordre : «Non à l’autoritarisme du DSP». Selon plusieurs médecins protestataires, ce responsable veut «appliquer sa loi», en leur imposant des réquisitions dans le secteur public. «Je tiens tout de suite à préciser les choses : nous ne sommes pas contre le fait d’apporter notre aide aux malades, loin de là seulement, on exige que la réquisition soit conforme à loi. Et d’ailleurs, on s’insurge contre la campagne de désinformation menée par une certaine presse.», soulignera un médecin exerçant dans la commune d’Ain Bessam. Notre interlocuteur, nous informera que le 28 août dernier, une réunion s’est tenue en présence de certains praticiens et le DSP. Ce dernier, aurait selon ce médecin, «intimé l’ordre» aux médecins privés d’apporter leur collaboration au secteur public. «Il y a mille et une manières de nous solliciter par des voies légales et quand le besoin se fait réellement sentir. Mais de là à nous ordonner de tenir nos réquisitions, on considère cela comme un affront et un manque de respect à notre profession», a-t-il affirmé. Avant d’ajouter que «La loi de la santé régit ce genre de réquisitions par des conventions que les deux parties doivent approuver et signer, faute de quoi, le médecin spécialiste est totalement libre d’accepter ou de refuser la demande des services de la santé publique. Donc, les services de la DSP n’ont nullement le droit de réquisitionner de cette manière les praticiens privés ! Pire encore, ces notifications sont envoyées par le biais d’agents de la police, ce qui est totalement inacceptable !». D’ailleurs, les protestataires ont affirmé avoir alerté le conseil de l’ordre des médecins, lequel s’est engagé selon nos interlocuteurs, à dépêcher une commission d’enquête, afin d’apporter des éclaircissements au sujet de ces faits, qu’ils considèrent comme une «atteinte grave» à leurs droits. De plus, dans un communiqué rendu public, ces praticiens en colère, refusent de « porter la responsabilité de la défaillance des structures de santé publique au niveau de la wilaya de Bouira». Il y a lieu de rappeler que l’actuel DSP de Bouira, s’est déjà attiré « les foudres» des gynécologues privés pour les mêmes motifs. Ces gynécologues avaient, pour rappel, protesté contre cette décision qu’ils qualifient d’«arbitraire», en observant une grève le 20 octobre dernier. D’ailleurs le wali de Bouira, M. Nacer Maaskri, s’était exprimé sur le sujet, en déclarant que «Nous avions engagé une rencontre avec les médecins gynécologues privés de la wilaya, et ce, afin de réessayer de les convaincre d’assister le secteur public qui souffre d’un manque flagrant en praticiens. Nous leur avons également proposé la mise en place du système de convention. Certains parmi eux l’ont bien accepté d’autres non. Malheureusement et face à cette situation, nous n’avons pas eu d’autres choix que de les réquisitionner, comme le stipulent les textes de la loi sur la santé». Quoi qu’il en soit, il est plus qu’évident qu’entre le DSP de Bouira et les médecins spécialistes privés, le torchon brûle irrémédiablement. Enfin, il y a lieu de souligner que nous avons tenté de joindre le DSP de Bouira, dans le but d’avoir sa version des faits, mais ce responsable était en réunion, nous a-t-on indiqué à la réception.

Ramdane.B

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