A 30 kilomètres, à l’Est du chef-lieu de la wilaya de Béjaïa, les habitants de Souk-el-Tenine et de ses environs se préparent à passer un autre hiver sans gaz de ville, car le feuilleton du gazoduc qui permettra d’alimenter leur daïra n’est pas prêt de connaître son épilogue. Lancés, pourtant, depuis plus de 8 ans, les travaux sont toujours à l’arrêt. Les réclamations ont été nombreuses pour mener le projet à son terme ; des actions de rue ont été initiées par la société civile de la daïra, notamment, la coupure de la RN9 pendant plusieurs jours, mais pour l’instant rien de concret ne se dessine. Dans une lettre adressée au wali de Béjaïa le mois de mars passé quatorze associations de la société civile avaient menacé de recourir à d’autres actions si les travaux de réalisation dudit gazoduc ne venaient pas à reprendre rapidement, mais, depuis, aucune suite palpable ne fut donnée à leur doléance. «Nous n’avons reçu que des promesses», ont déclaré plusieurs personnes sur place. La réalisation de ce gazoduc est bloquée au niveau d’Aokas, une localité voisine, en raison de l’opposition des habitants du village «Tadelsant» qui réclament la déviation du tracé. «Nous ne demandons pas de compensations comme l’ont fait croire certains», ont affirmé des opposants au passage du gazoduc avant d’ajouter : «nous voulons, seulement, garantir la sécurité de nos maisons qui risquent de s’effondrer à tout moment, vu que notre localité est sujette à des glissements de terrains». Les habitants de «Tadelsant» ont déjà de leur côté coupé la route nationale RN9 pour exprimer leur opposition au passage de ce gazoduc. Cet épineux problème ne cesse de pénaliser toute la région, laquelle, reste confrontée à la pénurie de gaz durant les hivers rigoureux qui sévissent dans cette contrée. Questionnés sur ce sujet, des habitants de Souk-el-Tenine affirment ne rien comprendre à cette histoire, ils se demandent pourquoi le tracé ne peut pas être dévié et combien de temps faudrait-il encore attendre pour pouvoir profiter enfin des bienfaits du gaz de ville ?
Saïd M.